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Nooreza Abdoolah
Une Health Care Assistant remarquable qui luttait contre une fille rebelle
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Nooreza Abdoolah
Une Health Care Assistant remarquable qui luttait contre une fille rebelle
La maison de la famille Abdoolah à la rue Alma, Vallée Pitot. C’est ici que Nooreza a été tuée vers midi, le mercredi 2 octobre.
Les personnes et en particulier les patients, qui ont côtoyé Nooreza Abdoolah, l’Health Care Assistant de 46 ans, qui travaillait à l’hôpital Jeetoo et qui a été mortellement agressée à son domicile de Vallée-Pitot, mercredi après-midi, gardent d’elle le souvenir d’une femme gentille et souriante. Les hommages à son égard pleuvent depuis la triste nouvelle de sa disparition.
«Elle illuminait la salle par son sourire. Même si vous vous emportiez parce que vous étiez en souffrance à ce moment-là, elle revenait toujours vers vous pour vous demander si tout allait bien, si vous aviez besoin de quelque chose ou pour faire une petite blague afin de vous faire oublier vos maux», raconte une patiente, qui tient à rester anonyme.
«Sinpati lafami, fer sagrin. Mo soke. Monn konn sa madam la kan mo ti gagn bebe lopital. Enn bon dimounn. Bien tris», déclare Annabella, qui aura, elle aussi, du mal à oublier le visage de Nooreza Abdoolah, bien qu’elle ne la connaissait pas en dehors de son lieu de travail. L’habitante de Petite-Rivière raconte avoir fait sa connaissance lorsqu’elle avait été admise en salle durant sa grossesse. Ce qu’elle dit avoir le plus apprécié chez la quadragénaire c’est que tout récemment, lors d’un de ses rendez-vous médicaux à l’hôpital, plusieurs mois après l'accouchement, Nooreza Abdoolah s’est souvenue d’elle et est venue aux nouvelles.
Il en va de même pour Susmita, qui se dit triste et très touchée car elle garde le souvenir de l’excellent soutien qu’elle a reçu de la défunte, même si durant son séjour à l’hôpital, elles avaient toutes deux eu une prise de bec à cause d’un peu de nourriture, qui s’était répandu sur le lit de la malade.
Pendant ce temps, personne, à part ses proches, ne se doutait que cette employée, tout sourire, souffrait dans sa vie personnelle et que comme bon nombre de parents aujourd’hui, elle luttait contre une adolescente rebelle de 14 ans et avec qui elle avait du mal à communiquer et à faire entendre raison. Ce serait, d’ailleurs, pour cette raison qu’elle aurait fait semblant d’aller travailler, mercredi, jour fatidique où elle a été tuée par le collégien, qui se trouvait dans sa maison, à l’invitation de sa fille.
Des badauds s’étaient rassemblés sur le lieu, quelques minutes seulement après le meurtre en pensant qu’il s’agissait d’un cambriolage qui avait mal tourné.
Elle avait alerté la CDU
Nooreza Abdoolah ne voyait pas d’un bon oeil les fréquentations de sa fille. L’adolescente était constamment sur son téléphone et sa mère aurait découvert qu’elle envoyait des messages à différents copains. Nooreza Abdoolah avait décidé de reprendre le contrôle de la situation et s’était rendue à la Child Development Unit. Un psychologue avait été mis à leur disposition afin de rapprocher mère et fille, qui ne se parlaient plus. L’adolescente était qualifiée par la CDU de «child with difficult behaviour». Après cinq à six sessions en octobre dernier, elles ont recommencé à se parler.
Une source au ministère de l’Egalite des genres nous a indiqué que le meurtre de la Health Care Assistant a été pris très au sérieux par le ministère et qu’un suivi avec le psychologue du ministère est offert aux membres de la famille affectés par la mort de Nooreza Abdoolah. «Une attention spéciale est accordée à la fille car elle est très traumatisée après la mort de sa mère», ajoute cette source.
À ce stade, on sait que le jeune suspect, qui a avoué être le meurtrier de Nooreza Abdoolah, a comparu devant la cour de district de Port-Louis, hier, vendredi, et que la police a objecté à sa remise en liberté. Il est détenu dans une cellule spéciale pour délinquants juvéniles du pays. Le mineur a affirmé qu’il voulait se défendre et a avoué que c’était la deuxième fois qu’il s’était rendue chez la Health Care Assistant à l’invitation de la fille de celle-ci.
On sait également que l’adolescente a été entendue par les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) aux Casernes centrales, hier, et qu’elle risque très probablement d’être inculpée pour complicité. Affaire à suivre donc…
Plusieurs unités de la police étaient sur place pour barricader la scène de crime.
Drame à Vallée-Pitot. L’adolescent face à une accusation de «murder»
C’est sous une accusation provisoire de murder que le suspect, impliqué dans la mort de Nooreza Abdoolah, a comparu devant le tribunal de Port-Louis, le vendredi 4 octobre. Le collégien, qui fréquente un établissement privé de la capitale, s’est heurté en cour à une objection de la police pour sa remise en liberté. Selon l’enquêteur principal, l’adolescent de 15 ans ne peut recouvrer la liberté alors que l’enquête est au stade préliminaire et qu’il pourrait manipuler les preuves ou faire de l’ingérence auprès des témoins, ainsi que pour sa propre sécurité. «Il se pourrait qu’il y ait des représailles sur le suspect s’il est remis en liberté», a dit l'enquêteur en cour. Le jeune homme, qui est passé aux aveux, a été reconduit en cellule.
Pour rappel, Nooreza Abdoolah a été tuée à son domicile. Alerté par ses appels à l’aide, un voisin a alors fait savoir au fils de la victime, un mécanicien de 22 ans, que sa mère avait été agressée par «des malfrats» à son domicile. Une fois arrivé chez lui, le fils a vu sa mère gisant inconsciente sur le sol de la salle à manger, près du réfrigérateur, avec des blessures au cou. Bien qu’elle ait été transportée de toute urgence à l’hôpital par ses proches, son décès n’a, hélas, pû qu’être constaté par les médecins sur place. Dans un premier temps, les policiers pensaient que c'était deux toxicomanes qui s'étaient introduits chez elle dans l'intention de voler, qui avaient agressé la quadragénaire à mort.
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