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Port-Louis

Une marche pour dire non aux expérimentations animales ce samedi

24 juillet 2025, 13:50

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Une marche pour dire non aux expérimentations animales ce samedi

Alors que partout dans le monde, on tourne le dos à l’expérimentation animale, à Maurice, la pratique semble persister. Des influenceurs ont récemment levé le voile sur un projet porté par des lobbys puissants, prêts à tout pour s’enrichir, quitte à le faire sur le dos de «nou bann ti zakos». Face à cette menace, des ONG et activistes appellent à une mobilisation citoyenne. Une marche est prévue ce samedi 26 juillet à midi, au centre-ville de Port-Louis. Objectif : dire non, une bonne fois pour toutes, à l’installation de laboratoires de tests précliniques sur les animaux.

Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 23 juillet, plusieurs figures engagées dans la cause animale ont pris la parole pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «business de la cruauté». Un système opaque, moralement révoltant, mais aussi dépassé sur le plan scientifique.

C’est Mansa Daby qui a ouvert la séance, en évoquant les récentes évolutions législatives internationales. Aux États-Unis, a-t-elle rappelé, la FDA Modernization Act permet désormais d’approuver des médicaments sans avoir recours à des tests sur les animaux. Le National Institutes of Health recommande même de favoriser les méthodes alternatives. L’Union européenne, de son côté, s’est engagée sur une feuille de route similaire. «Alors pourquoi Maurice ferait machine arrière ?» s’est-elle interrogée. Elle regrette également le fait que les personnes d’autorité bernent les citoyens avec des termes et mots trompeurs. Elle explique que «pre clinical trial» est la même chose qu’«animal testing», tandis que «clinical trial» c’est bien les tests sur les humains.

Prenant la parole à sa suite, Jacqueline Thalbot, présidente de Progress Science Mauritius, a souligné l’absurdité du projet à long terme : «Dans cinq ans, les tests sur les animaux seront obsolètes. Les pays évoluent. Pourquoi voudrions-nous démarrer une industrie vouée à l’extinction ?» Son ton, calme mais ferme, tranchait avec l’ampleur du problème soulevé : Maurice risquerait de se rendre complice d’un système brutal, injuste et technologiquement dépassé.

Mais c’est Linley Moothien, président de 4Tilapat, qui a haussé le ton. Ému, parfois en colère, il a rappelé qu’il mène ce combat depuis 13 ans ; un combat contre la peur, contre le silence, contre les maltraitances infligées aux animaux sous couvert de progrès. Pour lui, la marche de samedi ne représente qu’un début : «C’est le premier pas vers une résistance plus large.»

Dans la salle, l’émotion était palpable lorsqu’un autre activiste, Rajen Vencatachellum, a pris la parole pour rappeler l’importance symbolique et culturelle du singe dans la tradition hindoue. «Chez nous, le singe n’est pas un animal comme les autres. Il incarne Hanuman, la loyauté, la force, la compassion. Le capturer, le torturer, l’expérimenter, c’est une offense à notre culture, à notre foi, à notre humanité.»

Christian Bernard, également militant de terrain, a renchéri : «On ne peut pas continuer à tolérer cela. Ce sont des êtres sensibles, conscients, intelligents. Ce ne sont pas des outils de laboratoire.» Il a appelé chaque citoyen à faire entendre sa voix, avant qu’il ne soit trop tard.

La conférence s’est terminée par l’appel de Priscilla Moothien, qui a invité la population à se joindre massivement à la marche. Mais aussi, et surtout, elle a interpellé directement ceux qui se disent défenseurs des animaux, mais qui restent étrangement silencieux depuis la fin des campagnes électorales.

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