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Baisse de prix de l’essence
Une nouvelle carte politique du gouvernement
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Baisse de prix de l’essence
Une nouvelle carte politique du gouvernement
Cette hausse intervient alors qu’il règne une incertitude en Mer Rouge, avec un renforcement sécuritaire.
La baisse de l’essence annoncée par la State Trading Corporation (STC) samedi ressemble à une nouvelle décision politique. Désormais, l’essence est commercialisée à Rs 66,20, soit une baisse de Rs 2,80. Cependant, le prix de diesel est resté à Rs 63,95. Cette annonce survient pratiquement deux semaines après les inondations de 15 janvier qui ont soulevé une vague de mécontentements parmi la population. Pourtant, le gouvernement avait bien débuté l’année avec l’annonce du paiement de la pension à Rs 13 500 pour une catégorie de pensionnés notamment.
Plusieurs éléments font croire que la décision de la STC est politique. D’abord, un expert en produits pétroliers fait ressortir que la baisse de l’essence survient à une période où il règne une certaine incertitude dans la Mer Rouge, dans le Golfe arabique et dans le Golfe d’Aden. «Les rebelles houthistes ont osé attaquer un pétrolier dans le Golfe d’Aden, non loin de la Mer d’Arabie. Il y a une chose importante à comprendre. Le fournisseur de la STC achète les carburants avec une société, la Bahrain Petroleum Company. En même temps, le BahreÏn est le seul pays arabe qui soutienne les frappes militaires contre les rebelles houthistes. Ce pays doit s’attendre aux représailles des rebelles. D’où l’incertitude. De plus, il y a une crainte que d’autres pétroliers soient attaqués car ils visent de petites sociétés. D’ailleurs, il faut noter que le Brut commence à prendre l’ascenseur. Il est passé de 75 dollars à 86 dollars en raison de ce conflit.» Cet expert ajoute que le brut pourra connaître une hausse si d’autres pétroliers sont attaqués dans la région.D’ailleurs, en France, l’essence vendue à la pompe est plus chère depuis quelques jours. Une des raisons avancées par le journal Le Figaro est «le risque d’irruption d’un conflit au Proche-Orient provoquant un nouveau choc pétrolier et une hausse massive des tarifs».
Ce n’est pas tout. Bien que le Pricing Petroleum Committee (PPC) ait le droit de se réunir avant quatre mois, comme l’autorise la loi, il ne l’a fait que deux fois en 2023, pour appliquer une mesure budgétaire en juin et une autre rencontre le 6 octobre pour renverser une décision prise une semaine plus tôt. L’essence était passée de Rs 69 à Rs 72,10, mais devant la colère de la population, ce comité a dû revoir son plan, à la demande du gouvernement. Il n’y a eu que ces deux exceptions. Les autres rencontres ont eu lieu chaque quatre mois durant l’année écoulée. Les membres du PPC se sont réunis le 6 octobre 2023 pour la dernière fois. D’ailleurs, alors qu’il y avait des rumeurs en décembre concernant une baisse de prix de carburants, le directeur général de la STC, Rajiv Sevansignh, s’était exprimé dans les médias pour dire que les membres de ce comité avaient un délai de quatre mois. Tout le monde s’attendait à une réunion le mois prochain, mais le PPC en a décidé autrement en se rencontrant après que le gouvernement a essuyé des critiques.
D’après le consultant en produit pétrolier, la décision de la STC de revoir à la baisse le prix de l’essence est probablement une manœuvre politique. «Il n’aurait pas pu baisser le prix du diesel car il y a une grande demande sur le marché. La Russie en achète beaucoup pour alimenter ses véhicules en guerre. Le gouvernement aurait dû baisser l’essence depuis l’année dernière, quand le prix était bas. Cette baisse était très attendue. Les Mauriciens doivent aussi garder en tête qu’ils ont payé l’essence très cher pendant une longue période. Ils ont le droit de souffler maintenant. Mais ce qui est surprenant, c’est que le gouvernement fasse baisser l’essence dans une période où il y a des incertitudes dans le monde. À moins que les élections générales ne soient pas loin.»
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