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Hausse des prix des légumes

Une production à la peine

26 février 2025, 15:30

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Une production à la peine

Les prix des légumes poursuivent une tendance à la hausse, avec la longue sécheresse qui a impacté la production locale. Selon Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association (SPA), la production est réduite de 50 % et les prix ont grimpé de 60 % par rapport à l’année dernière.

Les légumes les plus chers sont les fines herbes, atteignant jusqu’à Rs 50 la botte, tandis que le haricot vert et l’aubergine se font rares. «Les récentes pluies, y compris celles du cyclone, n’auront qu’un impact limité et ne se feront sentir que d’ici une quinzaine de jours.Toutefois, ce phénomène ne suffira pas à relancer la production car il s’agit d’un apport limité après des mois de sécheresse. Près de 40 % des planteurs ont renoncé à semer par manque d’eau, préférant attendre des conditions plus favorables, tout en redoutant les cyclones susceptibles d’endommager leurs cultures à la suite de la période de sécheresse.»

Les champs situés à proximité des points d’eau continuent de produire, mais la récolte reste insuffisante pour répondre à la demande, indique la porte-parole de la SPA.«Une légère amélioration pourrait être observée avec la fin de la période de carême, qui réduirait la pression sur le marché et pourrait stabiliser les prix.»

Confrontés à cette situation, les consommateurs privilégient les produits les plus abordables. Mais la consommation de légumes diminue, ce qui représente un risque pour la santé et, à terme, pour la productivité. Pour éviter une trop grande dépendance aux importations coûteuses, une meilleure planification de la production ainsi que des solutions de transformation et de stockage sont nécessaires, selon Kreepalloo Sunghoon.

Contrôle sur les surgelés

Face à cette situation et à la cherté des légumes, des amendements seront apportés aux Consumer Protection (Consumer Goods) (Maximum Mark-Up) Regulations 1998. Ces modifications incluront un Maximum Mark-Up Mechanism sur les légumes congelés et en conserve. Cette mesure vise à stabiliser le marché, de soulager les ménages et de renforcer l’engagement du gouvernement à maîtriser l’augmentation du coût de la vie.

Claude Canabady, président de la Consumers’ Eye Association, estime que cette mesure peut soulager les consommateurs. «Il faudra attendre sa mise en application pour en constater les effets, mais c’est un pas dans la bonne direction. J’espère que d’autres actions suivront avec la collaboration des associations de consommateurs», affirme-t-il. L’association a proposé au ministère du Commerce des rencontres régulières pour identifier des solutions.

Il déplore également un manque de transparence sur les prix : «On nous dit souvent que la roupie est faible, mais certains commerçants augmentent leurs prix de manière injustifiée. Un contrôle plus strict est nécessaire.» Il souligne aussi des irrégularités sur les marchés et dans les supermarchés. «Les prix ne sont pas toujours affichés comme l’exige la loi et les balances devraient être visibles aux consommateurs. Dans les supermarchés, les étiquettes sont parfois mal placées, ce qui prête à confusion. Ce n’est qu’au moment de passer en caisse que l’on se rend compte du prix réel.» Cette mesure du gouvernement sera donc suivie de près, tant par les consommateurs que par les importateurs, afin de trouver un équilibre entre accessibilité des produits et rentabilité des entreprises.

Yusuf Sambon, importateur et Chief Executivede Lolo Hyper, souligne que si le gouvernement impose une marge non rentable aux importateurs, beaucoup risquent de ne plus importer certains produits. «Il est essentiel d’organiser des consultations. Fixer les prix des conserves est envisageable, mais pour les produits surgelés, c’est plus complexe. Des coûts importants entrent en jeu, notamment l’électricité, la gestion des chambres froides et l’entretien des équipements. À titre d’exemple, la consommation d’électricité des réfrigérateurs représente entre 13 % et 15 % des dépenses totales. De plus, ces équipements doivent être remplacés tous les 15 ans, ce qui constitue un investissement conséquent. Tout dépendra donc de la marge que le gouvernement décidera d’appliquer», explique-til. Il cite l’exemple des sardines, dont la marge imposée était si faible que plus aucun importateur ne souhaitait approvisionner le marché. «Il faut que ce soit viable financièrement. Une marge raisonnable, comme les 22 % appliqués sur l’huile et le riz, permettrait d’assurer la rentabilité. Si la marge est trop basse, comment pourrions-nous couvrir nos frais et payer nos employés ?», s’interroge-t-il.

Selon l’European Food Nutrition Council, chaque format pour les légumes présente des avantages, mais généralement, les nutriments se dégradent rapidement après la récolte. Les légumes frais offrent un meilleur apport nutritionnel, mais ils peuvent contenir des résidus de pesticides et d’herbicides, ce qui peut affecter leur qualité. De plus, les légumes importés peuvent avoir été trop longtemps stockés avant d’arriver sur le marché, ce qui entraîne également une perte de nutriments. Les légumes frais locaux restent généralement la meilleure option nutritionnelle s’ils sont issus de l’agriculture biologique.

Les légumes surgelés conservent bien leurs nutriments, bien que le blanchiment avant la surgélation réduise certaines vitamines. Les légumes en conserve, après un traitement thermique tel que la pasteurisation ou la stérilisation, subissent une perte plus importante de nutriments. Mais, en dépit de tout cela, les légumes, qu’ils soient frais, surgelés ou en conserve, restent bénéfiques pour la santé.

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