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Incidents à la prison de Melrose

Une quinzaine de plaintes enregistrées à ce jour

24 juillet 2025, 14:00

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Une quinzaine de plaintes enregistrées à ce jour

Le nombre de témoignages et de plaintes liés à la supposée opération punitive menée à la prison de haute sécurité de Melrose le jeudi 17 juillet explose. En moins d’une semaine, une quinzaine de plaintes ont été formellement enregistrées, tant dans les postes de police de l’île qu’auprès de la Human Rights Commission et de l’IPCC. Tous les récits se recoupentsur des allégations de passages à tabac, pointant du doigt les membres de la SMF, du GIPM et aussi des surveillants pénitentiaires.

Les témoignages rapportés par les proches – mères, frères, compagnes, sœurs et pères – font état de blessures profondes, de fractures, d’hématomes et de plaies ouvertes. Mais les voix les plus poignantes viennent désormais de l’intérieur même des murs carcéraux.

Selon des détenus encore capables de s’exprimer, plusieurs blessés ont été transférés à l’hôpital de la prison de Beau-Bassin. Certains sont dans un état critique. Et malgré la peur, la répression et l’isolement, ils lancent un appel à la société civile et aux médias. Leur message est simple :«Nou pe fini pey pou nou krim. Pa bizin fer nou soufer plis.»

Les prisonniers se plaignent d’être battus, humiliés, privés de soins appropriés, et de vivre dans des conditions d’incarcération déjà extrêmement dures. Les personnes détenues vivant avec des pathologies lourdes comme le VIH allèguent d’une absence quasi-totale de suivi médical, ce qui, selon plusieurs sources internes, pourrait mener à des décès évitables en détention. «Mo kamarad inn perdi so lizie, lot inn mor dan lakour. Pena okenn dinite isi», lâche un détenu blessé.

Les faits contredisent frontalement la version officielle, selon laquelle les allégations relèveraient de «rumeurs» ou de manipulations médiatiques. À l’Assemblée nationale mardi, le Premier ministre a évoqué sept plaintes et a promis de rendre public le rapport de la Commission des droits de l’Homme. Les chiffres réels ont désormais plus que doublé. Et les familles, tout comme les militants des droits humains, redoutent que ce chiffre n’augmente encore dans les jours à venir.

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