Publicité

Chagos

Une souveraineté sous veto britannique, selon Pravind Jugnauth

28 mai 2025, 09:12

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Une souveraineté sous veto britannique, selon Pravind Jugnauth

L’ancien Premier ministre, Pravind Jugnauth, a tenu ce mercredi 28 mai sa première conférence de presse depuis l’annonce des résultats des législatives de 2024. Il a salué la restitution des îles Chagos à Maurice comme une victoire en demi-teinte, fruit des efforts conjoints de nombreuses personnes, dont le défunt sir Anerood Jugnauth (SAJ), qui avait entamé une plaidoirie décisive devant le Tribunal international du droit de la mer en faveur de la souveraineté mauricienne.

Mais derrière cette «victoire apparente», il met en lumière une controverse grandissante autour de l’accord récemment signé entre le gouvernement actuel et le Royaume-Uni. Alors que le précédent gouvernement affirme avoir négocié un accord garantissant une pleine souveraineté mauricienne sur l’ensemble de l’archipel, Pravind Jugnauth accuse l’administration en place d’avoir bradé cette souveraineté.

Il dénonce notamment une clause jugée inacceptable : la mise en place d’une commission conjointe dans laquelle le Royaume-Uni disposerait d’un droit de veto sur toute décision concernant l’archipel. Selon lui, la pêche, les projets de développement ou même la simple circulation dans la zone seraient ainsi conditionnés à une autorisation britannique.

«Zot finn sign enn deal kot bizin demann permision Angle pou lapes ek tou bann zafer», s’indigne l’ancien chef du gouvernement, estimant que l’indépendance et la dignité de la République de Maurice sont sacrifiées. Il accuse également le gouvernement actuel de tromper la population sur les modalités du loyer versé par le Royaume-Uni. Selon lui, l’accord d’octobre 2024 prévoyait une indexation sur l’inflation à partir de la onzième année de location, tandis que le nouvel accord ne l’appliquerait qu’à partir de la quatorzième année.

Autre point de discorde : la procédure d’appel d’offres pour les projets d’infrastructure à Peros Banhos et Salomon. Pravind Jugnauth déplore que, contrairement à l’ancien accord ouvert à des entreprises de divers pays, le nouveau texte semble favoriser uniquement des entreprises britanniques.

Alors que le gouvernement présente l’accord comme historique, l’ancien Premier ministre dénonce une «trahison silencieuse» de la cause chagossienne. Et de poser une question centrale : peut-on réellement parler de souveraineté si chaque décision dépend du feu vert de Londres ?

Publicité