Profondément traumatisée, une jeune fille de 13 ans ne veut plus sortir seule. Depuis dimanche, elle s’est repliée sur elle-même et ne sort que pour se rendre au collège lors des examens, accompagnée d’un proche. La raison en est qu’une toxicomane de la localité, connue des services de police et recherchée depuis plusieurs mois, l’a menacée de la piquer avec une seringue usagée. Elle a également proféré des menaces selon lesquelles elle la ferait kidnapper avant de demander à ses amis toxicomanes d’abuser d’elle. L’adolescente, en compagnie de sa mère, a porté plainte, lundi, au poste de police de la résidence Barkly. Sa mère se confie.

Dimanche, une nouvelle bagarre a éclaté à la suite d’une dispute avec la toxicomane. «Le père de mes filles habite chez son oncle. La toxicomane extorque de l’argent à l’oncle qui n’a plus toute sa tête. La dernière fois, elle s’est introduite chez l’oncle et a volé toutes les denrées alimentaires que mon ex-époux avait achetées. Il travaille comme maçon; ce n’est pas facile pour lui d’acheter à nouveau les articles volés. Dimanche, alors qu’il est venu voir ses filles chez moi, il a vu passer la toxicomane. Il lui a reproché d’avoir volé ses affaires. Cette dernière a saisi une pierre qu’elle a lancée en direction de mon ex-époux, lui fracturant un doigt.»

Elle explique que son ex-époux s’est alors rendu au domicile de sa mère, rejoint par ses filles. «Il pleurait, disant que son travail est difficile, qu’il doit payer les courses et que des gens sont venus le harceler. Il n’est pas facile de s’en sortir. Les gens ne font que se droguer.» Quelques minutes plus tard, lorsque l’aînée deses enfants a croisé la toxicomane dans la rue, elle lui a demandé des explications. «Elle a tenté de la frapper avec une pierre, mais ma fille ne s’est pas laissée faire», confie cette habitante de la résidence Barkly.

Cependant, cette histoire ne devait pas se terminer ainsi. La toxicomane devait se présenter à son domicile pour chercher l’adolescente, relate cette quadragénaire. «Linn vinn divan mo laport avek zouti, linn komans zouré, menas mo tifi. Li dir li pou fer zom lev li, li pou fer zom viol li. Li dir li pou koup mo zanfan kot li trouv li lor simin, li pou pik sering sida ek li.» La mère a pu la faire fuir et a calmé sa fille, avant de préparer leurs affaires pour sortir un peu. Dans la soirée, peu après être rentrée chez elle, elle a vu débarquer un groupe de personnes à son domicile. Ces derniers étaient armés de sabres et ont lancé des pierres sur sa maison. «Ils ont donné plusieurs coups de sabre à ma porte et ont blessé ma fille de 13 ans, mon fils de quatre ans et mon petit-fils de six ans. Ils ne voulaient rien entendre et voulaient nous agresser, affirmant qu’ils n’en resteraient pas là.» Cette quadragénaire vit dans l’angoisse car elle sait que ce sont des gens dangereux.