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Manifeste électoral de Linion Reform

Une version consolidée des mesures présentée

2 novembre 2024, 19:00

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Une version consolidée des mesures présentée

L’alliance Linion Reform a présenté son manifeste électoral hier. Ces mesures, comme le renforcement de la démocratie ou encore la relance économique en accordant un rôle plus important aux petites et moyennes entreprises (PME), avaient déjà été évoquées dans le passé. C’est une version consolidée qui a été présentée hier.

Augmenter l’exportation

Le plan de relance économique de Linion Reform repose sur l’augmentation des exportations et la réduction des importations. Mais cela ne va pas se faire tout seul, indique Dev Sunnasy, membre de l’alliance et candidat dans la circonscription no 18 (Belle-Rose–Quatre-Bornes). Raison pour laquelle tout est lié dans le manifeste. Il faudra tout repenser. Pour augmenter les exportations, il faut d’abord relancer la production avec des produits locaux de qualité, qui intéresseront le monde. «Prenons l’exemple de la lessive. Maurice en produit. Maintenant, si on a une lessive avec une valeur ajoutée, comme bio et de qualité supérieure, cela devient un produit non seulement qui aura une meilleure vente au niveau local, mais intéressera aussi le marché international», explique-t-il. Pour arriver à ces produits, il est prévu de mettre sur pied un centre de recherche industriel et technologique, avec l’apport d’experts dans divers domaines comme l’alimentation, la biochimie, la biologie, les sciences marines et les énergies renouvelables, entre autres. À partir de ces recherches, explique-t-il, plusieurs secteurs émergeront. Parmi, il y a l’industrie du chanvre, qui représente Rs 120 milliards par an selon les chiffres du manifeste. Cela couvre la totalité du domaine, de la transformation des fibres pour la transformation en textile au cannabis récréatif. Une bonne partie de l’importation locale concerne les carburants. Donc, pour réduire les importations, il faut développer l’énergie verte. «Et ce n’est pas difficile à mettre en place. Par exemple, l’énergie de l’eau courante dans les tuyaux de la CWA peut être utilisée pour produire l’électricité», dit Dev Sunnasy. La sécurité alimentaire passe aussi par là. Pour réduire les dépenses dans ce secteur, il faut relancer la culture et l’agriculture. «Aujourd’hui, on a 10 000 arpents de terre à l’abandon. Les planteurs ne veulent pas louer car ils ont peur de toute la question de la propriété et de la prescription des terrains.» D’où le plan que l’État garantira cette location et la propriété, mais il garantira aussi les prix de la vente des produits.

Le plan est de doubler les produits et les services. Comment faire pour exporter ? «Il faut des véhicules pour que les produits puissent quitter Maurice», explique Dev Sunnasy. La State Investment Corporation, dont le mandat sera modifié pour devenir l’outil d’investissement de l’État, s’attèlera à créer des pôles dans plusieurs pays pour que les produits y aient accès, surtout sur le continent africain. De plus, les ambassades serviront aussi de vitrines pour les produits. «C’est un système qui existe ailleurs, pa pe invant larou isi», explique-t-il. L’exemple qu’il cite est lorsque la nouvelle carte d’identité avait été mise en place en 2013. Une compagnie étatique singapourienne avait eu le contrat et elle avait sous-contracté le projet à d’autres compagnies singapouriennes spécialisées. Avec une telle entité étatique à Maurice, les PME spécialisées auront accès au marché international.

Une unité distincte de la police pour la drogue

Le manifeste évoque aussi la consolidation de la démocratie. Encore une fois, c’est une série de mesures qui s’enchaînent, commençant par une Freedom of Information Act (FOIA). «Une vraie, qu’on a déjà présentée d’ailleurs. Il faut savoir que dans le monde, il y a des FOIA qui ont l’effet contraire. Il faut que chacun soit clair sur ce qu’il propose», dit Dev Sunnasy. La Protection of Public Officers Act, qui limite le temps pour poursuivre les fonctionnaires à deux ans, sera abolie. Cette loi, dit-il, protège les politiciens plus que les fonctionnaires. Mais cette abolition sera accompagnée d’une autre loi qui protègera les fonctionnaires s’ils dénoncent les maldonnes dont ils sont au courant. Puis, il y aura la Police and Criminal Evidence Act, qui changera le fonctionnement de la police. «Puis, comme on a dit, les postes de Premier ministre et de ministre de l’Intérieur ne seront pas tenus par la même personne», rappelle Dev Sunnasy. La raison est que le Premier ministre doit s’occuper de la politique et le ministre de l’Intérieur est une fonction à part entière qui demande du temps.

D’ailleurs, la lutte contre la drogue est basée sur cette séparation de pouvoir, lorsque le ministre de l’Intérieur aura le temps requis pour s’attaquer au problème. Puis, l’Anti Drug and Smuggling Unit sera démantelée et une autre unité, qui fonctionnera séparément de la police, avec un autre commissaire, sera mise en place. «Il faudra aussi renforcer la surveillance. Là, on a vu que nos radars ne fonctionnaient pas. On va y remédier en ayant des radars qui vont overlap, ce qui fera que lorsque l’un ne marche pas, l’autre le couvrira.» D’autres mesures, comme la vérification des bagages des VIP, seront aussi instaurées.

Pour en revenir à la démocratie, toutes les nominations pour les postes constitutionnels et ceux à la tête des instances seront faites par une nouvelle instance indépendante. D’autres mesures, comme un député responsable de la diaspora, est l’une des propositions. «Il n’y a pas de changement constitutionnel à faire. Ce sera comme un PPS.» Il est aussi prévu de mettre en place un système de vote pour la diaspora, mais en amont, il faudra un recensement pour déterminer qui aura le droit de vote. «Est-ce quelqu’un avec le passeport mauricien ? Ou faudra-t-il aussi détenir la carte d’identité? Tout cela reste à définir», dit Dev Sunnasy. Mais avant toute chose, il faudra que la population ait à nouveau confiance dans le gouvernement. Est-ce possible ? «Avec tout ce que nous proposons, oui», dit-il. Selon lui, ce sera toute la série de mesures du manifeste qui donnera confiance à nouveau. Aussi, les citoyens du secteur privé ou celui du public pourront être candidats sans démissionner de leur travail.

Un autre point fort est l’Agalega Bill. Dev Sunnasy avance que l’accord sera gelé et soumis au Parlement. «D’ailleurs, je tiens à préciser que les leaders de l’Alliance du changement ne parlent pas de ce dossier. Paul Bérenger avait déjà déclaré qu’il n’y a pas de hidden agenda», appelle-t-il. Quant aux Chagos, ce sera le même procédé et il avance que la base de Diego Garcia n’est pas remise en question car elle est nécessaire à la sécurité régionale. Et même là, au-delà du loyer, il est possible de conclure des accords commerciaux avec la base pour encore une fois booster l’export de Maurice.

Au niveau de la justice, la Cour suprême sera dotée d’un Chief Executive Officer comme en Angleterre, ce qui accéléra les procédures. «Il n’est pas normal que le cas constitutionnel que j’avais mis en 2020 a été à peine entendu et a été rejeté quatre ans après», souligne Dev Sunnasy. Le but est de libérer le numéro 1 du judiciaire qui, pour l’instant, s’occupe de l’administration et des finances, entre autres.