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Fermeture de Star Knitwear

Valencia Gentil, ex-employée : «Zot inn servi nou laswer, apre zot inn bliye nou»

14 juillet 2025, 13:00

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Valencia Gentil, ex-employée : «Zot inn servi nou laswer, apre zot inn bliye nou»

À travers le témoignage de Valencia Gentil (photo), ancienne machiniste devenue general worker et représentante des employés, le drame humain derrière la fermeture de Star Knitwear se dévoile. Quand elle parle de Star Knitwear, c’est avec un mélange de colère et de lassitude. Après dix années passées comme machiniste, puis general worker, Valencia Gentil se retrouve, comme 469 autres employés, licenciée sans ménagement. Et surtout, sans justice, selon elle.

Elle se souvient : en décembre dernier, la direction avait convoqué une réunion. «Zot inn dir nou ki apartir Zanvie pou ena enn rediksion dan nonb travayer akoz bann det ki konpani ti pe gagne», raconte-t-elle. À ce moment-là, la promesse était claire : «Sel 1-2 dimoun dan sak departman» allaient partir et les «gros salaires des managers» touchant plus de Rs 100 000 ou Rs 200 000 seraient réduites.

Or, en janvier, tout le monde est revenu travailler, soulagé et heureux de se retrouver entre collègues, pensant que la tempête était derrière eux. «Nanye pa ti prepar nou pou sa move sirpriz-la», lâchet-elle. À la fin de janvier, une termination letter tombe comme un couperet. Au départ, la direction avait parlé de «deux jours de congé»… avant de leur annoncer, sans préavis, sans aucun avertissement, que leur emploi s’arrête fin février. C’était «enn lisansiman pak dan figir», dit-elle amèrement. Beaucoup, comme elle, n’ont même pas eu le temps de chercher un autre travail. En parlant du wage guarantee fund annoncé, elle dit : «Nek asterla ki pe koz sa».

Depuis l’annonce officielle de la fermeture définitive, Valencia Gentil dit ne ressentir que de la colère. «Zot inn servi nou laswer, apre zot inn bliyé nou», résume-t-elle. Pour elle, ses conditions de travail étaient correctes, mais elle pense surtout à ses collègues étrangers : «Zot mem pa ti gagn manze ek delo kouma bizin.» Elle dit avoir dû collecter des fonds, à travers le syndicat qu’elle représente, pour acheter à manger et à boire pour ses collègues étrangers. Et elle pense à ceux qui ont donné 35 ans de leur vie à l’usine, pour se retrouver «à la porte ainsi».

Aujourd’hui, elle réclame leur dû : sick leaves, local leaves, vacation leaves, heures supplémentaires et les salaires des dernières semaines. «Zot bizin donn nou kas pou travay ki nou finn fer. Zot inn fer nou krwar ki Star Knitwear pou kontigne roule…» Elle maintient que le combat ne s’arrête pas là, malgré la fermeture de Star Knitwear ; et que ce qui leur est dû doit leur être remis. Mais derrière ce qu’elle appelle un «lisansiman pak dan figir», il y a surtout l’amertume d’une trahison : celle d’une entreprise qui a «klak laport lor nou» après avoir profité de leur sueur.

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