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Rencontre entre l’association des victimes d’injustices et l’Attorney General

Vers des réformes pour freiner les dérives juridiques

3 juillet 2025, 14:30

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Vers des réformes pour freiner les dérives juridiques

■ Bruneau Laurette, Shantosh Seewooruttun, Lindsay Marion et Shiv Goojha.

Une rencontre cruciale s’est tenue lundi entre l’Association des victimes d’injustices (AVI) et l’Attorney General, Gavin Glover, au Renganaden Seeneevassen Building, à Port-Louis. L’objectif : dénoncer les abus perpétrés par certains hommes de loi et revendiquer une justice plus équitable et accessible. Shantosh Seewooruttun, secrétaire de l’AVI, a souligné l’urgence d’agir contre les pratiques douteuses de certains avocats. «Nous voulons stopper les fautes professionnelles dans le système. Assez des avocats arnaqueurs, qui prennent de l’argent mais ne se présentent pas aux procès, laissant leurs clients seuls face à l’avocat adverse et au magistrat. Renvois après renvois… Ce qui oblige parfois les clients à chercher un nouvel avocat», a-t-il déploré.

Conscient de ces dérives, Gavin Glover, fort de son expérience en tant que Senior Counsel du barreau, a affirmé partager les préoccupations de l’AVI. Les limites du Bar Council ont aussi été évoquées, car il n’a pas les pouvoirs nécessaires pour sanctionner les avocats fautifs, se contentant de simples rappels à l’ordre.

Cependant, des mesures concrètes seraient en préparation. L’Attorney General a annoncé l’introduction prochaine d’une Practitioners Act, qui servira à la création d’une nouvelle institution de contrôle. Cette entité sera chargée de veiller à l’éthique des professionnels du droit. Des enquêtes seront menées par des experts qualifiés et les dossiers problématiques référés à une autorité judiciaire suprême, qui décidera s’il y a lieu de poursuivre l’investigation. «C’est déjà un bon premier pas», a salué Shantosh Seewooruttun, qui voit dans ces projets un signal d’espoir pour les nombreuses victimes d’abus judiciaires.

Un autre point soulevé concerne l’Independent Police Complaints Commission(IPCC), que l’AVI juge «inefficace». «Il y a des enquêtes ouvertes depuis six ou sept ans sans conclusion. Et dans bien des cas, la réponse se résume à no further action», a dénoncé Shiv Goojha, membre actif de l’association. Face à ces dysfonctionnements, l’IPCC pourrait être remplacée d’ici la fin de l’année par une nouvelle structure, qui travaillera en étroite collaboration avec la Human Rights Division. L’objectif étant de garantir des enquêtes plus rapides et impartiales et restaurer la confiance des citoyens dans le système.

Enfin, Shantosh Seewooruttun n’a pas manqué de pointer du doigt une présumée complicité entre le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) et la police, qu’il considère comme l’un des freins majeurs à l’accès à la justice pour les plaignants. L’AVI espère que cette rencontre marquera le début d’un véritable changement structurel. Pour l’association, il est temps de rendre le système judiciaire plus transparent, plus responsable et vraiment au service des citoyens.

J. M

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