Deux gros dossiers au ministère des Collectivités locales. Des techniciens travaillent d’arrache-pied pour organiser des élections municipales prévues après la fête nationale. Ils s’attellent également à préparer la réforme locale pour transformer plusieurs grands villages en ville, apprend-on d’une source gouvernementale. D’ailleurs, le gouvernement a mis de côté l’idée de dissoudre les conseils municipaux existants pour les remplacer par des commissions, jugeant cet exercice trop onéreux.

Le ministre des Collectivités locales, Ranjiv Woochit, confirme que cette option n’est plus envisageable. «Nous irons directement vers des élections municipales qui ont été renvoyées à maintes reprises. Leurs mandats expirent dans six mois, mais nous espérons pouvoir les organiser le plus tôt possible pour donner vie à la démocratie dans nos villes», déclare le ministre. Cependant, il n’est pas en mesure de donner une date pour ce scrutin, mais répète les propos de Paul Bérenger, le Premier ministre adjoint, lors d’une réunion dans la circonscription no 19 (Stanley– Rose-Hill). Ce dernier avait dit que les élections municipales se tiendraient après le 12 mars. D’aucuns croient que ce sera en avril en raison des vacances scolaires qui débutent le 11 avril pour se terminer le 28 avril. Cependant, il faudra prendre en considération un autre calendrier durant cette période. Les électeurs de foi catholique entameront le carême à partir du 5 mars, qui s’achèvera le jour des Pâques, le 20 avril.

Dans un premier temps, quelques proches du pouvoir ont fait croire que ces élections se tiendraient en juin, mais Ranjiv Woochit maintient que cette date a été propagée par quelques personnes en raison de la fin de mandat des conseillers municipaux en juin prochain.«Nous sommes en consultation avec les conseillers légaux du gouvernement pour les amendements à la loi pour tenir ces élections. Nous allons les tenir le plus rapidement possible», précise le ministre.

À la question de la municipalisation des régions rurales afin d’éliminer les conseils des villages, Ranjiv Woochit confirme que le gouvernement travaille sur la réforme des collectivités locales, mais il n’est pas en mesure de préciser si cette réforme surviendra avant les élections locales. «On aurait aimé faire cette réforme avant, mais il faudra étudier toutes les implications. C’est cela que nous faisons en ce moment», dit-il.

Une pierre, deux coups

En organisant des élections municipales, le gouvernement veut faire d’une pierre deux coups. D’abord, permettre aux citadins d’exercer leur droit démocratique en allant voter. Les dernières élections municipales, remportées par le gouvernement d’alors, avaient eu lieu le 14 juin 2015. Par la suite, le Mouvement socialiste militant avait renvoyé ces élections en raison de la pandémie de Covid-19 et il l’avait fait une deuxième fois en prétextant une réforme électorale. De plus, en tenant ses élections, dans un court délai, après l’écrasante victoire du 10 novembre, le gouvernement de l’alliance Parti travailliste-Mouvement militant mauricien-Nouveaux DémocratesRezistans ek Alternativ est certaine de remporter la majorité des sièges lors que leurs adversaires n’arrivent pas à se mettre débout avec la victoire de 60-0.