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Séminaire d’innovation

Vers une révolution durable par la recherche et la technologie

11 juin 2025, 10:32

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Vers une révolution durable par la recherche et la technologie

Le Pr Theesan Bahorun, directeur exécutif du MRIC, a souligné l’importance de la recherche et de l’innovation dans le secteur de la santé.

Le Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) a organisé un séminaire sur l’innovation en santé dans la salle du MRIC à Ébène, lundi, sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur, de la science et de la recherche. Le Pr Theesan Bahorun, directeur exécutif du MRIC, a souligné l’importance de la recherche et de l’innovation dans le secteur de la santé.

Il a rappelé que le MRIC avait financé 59 projets, totalisant Rs 63 millions, dont 13 dans le domaine de la santé, représentant Rs 14,5 millions. Ces projets illustrent l’évolution vers des technologies innovantes tout en abordant des problématiques persistantes comme le diabète, dont le taux de personnes atteintes stagne autour de 22-23 %, et le cancer, avec une augmentation de la mortalité à 13 %.

Le Pr Theesan Bahorun a insisté sur la nécessité d’adopter un mode de vie plus sain et de continuer à investir dans la recherche malgré des fonds limités. Il a également évoqué des initiatives pour améliorer la santé des sportifs et a souligné que le pays doit augmenter ses investissements en Research & Development, actuellement à 0,23 % du produit intérieur brut. Le séminaire a mis en avant la collaboration entre institutions et le soutien du gouvernement pour renforcer la recherche locale, vitale pour le développement national. Enfin, il a félicité tous les acteurs impliqués et a encouragé la poursuite des efforts pour une meilleure santé et une innovation durable.

Lors de son intervention, Didier Jean-Pierre, co-fondateur et directeur de l’association T1 Diams, a présenté le projet de l'association, financé par la MRIC: une application mobile destinée à accompagner les personnes vivant avec un diabète de type 1.

Fondée en septembre 2005, T1 Diams œuvre auprès des enfants, adolescents et jeunes adultes atteints de cette maladie chronique. L’association propose un accompagnement bio-psychosocial, avec pour objectif de favoriser l’autonomie, le bien-être et l’épanouissement de ses bénéficiaires.

L’application présentée, en une version prouvant de sa viabilité (MVP), repose sur une innovation prometteuse : à partir d’une simple photo d’un repas, l’outil pourra estimer la quantité d’insuline à être administré. Équipés de cette technologie, les bénéficiaires pourront partager des données précieuses avec l’équipe médicale de l'association, telles que la glycémie, l’heure du repas, sa composition ou encore la dose d’insuline injectée. Ces informations permettront un suivi plus précis et individualisé par l’équipe elle-même et les professionnels de santé engagés aux côtés de l’association et éventuellement en milieu hospitalier.

Construite avec les bénéficiaires et leurs familles, cette application ambitionne de répondre aux besoins concrets du quotidien, notamment les difficultés liées à l’estimation des quantités de glucides contenus dans le aliments — un enjeu majeur dans l’équilibre glycémique pour l'adaptation des doses d'insuline. Didier Jean-Pierre a souligné que, combinée à l’éducation thérapeutique et à un accompagnement médical adapté, cette technologie pourrait constituer un appui précieux pour améliorer la gestion du diabète au quotidien de tous les personnes vivant avec le diabète de type 1 à Maurice.

Ce projet s’inscrit dans la continuité de l’engagement de T1 Diams en faveur d’une innovation locale et humaine, au service de l’autonomie et de la qualité de vie des personnes vivant avec un diabète de type 1.

Roushdat Elaheebocus, maître de conférences à l’université de Maurice, a fait référence à un projet innovant axé sur le comportement et le bien-être. Le Behaviour Coach Web s’inscrit dans la continuité d’un programme débuté durant la pandémie et visant à aider la population mauricienne à adopter des modes de vie plus actifs. Il a souligné que malgré l’image idyllique de l’île, la réalité est alarmante : une grande majorité de Mauriciens pratique peu d’exercices physiques, avec un taux d’éloignement social atteignant 50 % et seulement 20 % d’obéissance aux recommandations sanitaires.

Le projet s’appuie sur une approche ludique, inspirée du jeu Monopoly, où les utilisateurs gagnent des points d’exercice en réalisant diverses activités adaptées à leur profil. La plateforme, accessible via smartphone, facilite l’engagement en ligne ou en groupe, intégrant des défis et des conseils personnalisés. Une attention particulière est portée à la simplicité d’utilisation, essentielle pour encourager la participation, notamment chez les jeunes.

Ce système, encore en phase pilote, montre une forte acceptation, avec près de 900 participants. Les résultats préliminaires indiquent une perception positive quant à l’impact sur la motivation et l’activité physique, tout en soulignant la nécessité de poursuivre l’expérimentation sur le long terme pour en confirmer l’efficacité. La recherche ouvre également la voie à l’intégration future de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle pour un accompagnement encore plus personnalisé.

Yannick Lincoln, directeur du Centre de haute performance de Maurice, a partagé ses réflexions sur la performance sportive et la nutrition. Il a exprimé une certaine frustration face à l’approche actuelle, soulignant la nécessité de traiter les problèmes à la racine au lieu de se concentrer sur des solutions superficielles. Yannick Lincoln a aussi souligné que la société semble de plus en plus être un monde «fermé», où l’isolement et la consommation d’objets ou de médias en confinement deviennent omniprésents, renforçant une tendance à s’éloigner de la nature et de la simplicité.

Fort d’une expérience en cyclisme, il a insisté sur l’urgence d’éduquer et d’apporter une meilleure compréhension de la nutrition, notamment à travers des analyses précises de menus et la mesure de la composition corporelle. Son objectif est d’amener une véritable révolution dans l’alimentation des athlètes mauriciens en remettant en question les habitudes culturelles et en favorisant un changement de mentalité. Selon lui, il faut du courage pour rompre avec ces habitudes et adopter une approche plus saine afin d’améliorer réellement la performance sportive du pays.

Par D.T.

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