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Santé: 400 amputations par an à cause du diabète

20 mai 2016, 22:35

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Santé: 400 amputations par an à cause du diabète

 

Les chiffres donnent froid dans le dos. Le nombre d’amputations liées au diabète est passé à une moyenne annuelle de 400 alors qu’en 2012, il était de 300. C’est ce que révèle la Global Rainbow Foundation (GRF) qui a procédé hier à l’ouverture du Jaipur Foot Camp, à Solitude.

Le Dr Youven Gopalla Naiken, attaché à la GRF, précise qu’à ce jour, le pays compte entre 2 000 et 3 000 amputés. Et le diabète est la cause de 80 % des cas d’amputation. «Le reste est dû aux accidents de la route», dit-il.

Les chiffres de la GRF ne sont pas sans rappeler ceux figurant dans l’étude sur l’Out-of-Pocket Expenditure (OOP) présentée par le ministre de la Santé, Anil Gayan, le jeudi 5 mai. Celle-ci a établi que dans 34,3 % des ménages interrogés, au moins un membre souffre de diabète ou de complications qui y sont liées.

257 442 diabétiques

En outre, selon l’OOP, le diabète est l’une des maladies chroniques les plus rapportées en 2015. Une autre étude du ministère portant sur les maladies non transmissibles (The Mauritius Non Communicable Diseases Survey 2015) fait d’ailleurs ressortir que chez les 25 à 74 ans, 257 442 personnes étaient atteintes de diabète en 2015.

Toujours selon cette étude, la prévalence du diabète de type 2 était de 20,5 % pour ceux âgés de 20 à 74 ans, soit 19,6 % chez les hommes et 21,3 % chez les femmes. Le diabète de type 2 se caractérise par l’incapacité de l’organisme à utiliser l’insuline qu’il produit comme il le devrait.

Les facteurs qui contribuent à l’apparition du diabète sont un taux élevé de glycémie et de cholestérol, la dépression, la schizophrénie, l’obésité, l’hypertension, des antécédents de diabète gestationnel et une anomalie de la glycémie à jeun. L’on compte aussi l’infection par le VIH et l’usage de certains médicaments antiviraux contre cette maladie infectieuse.

Régime alimentaire

Pour prévenir le diabète, il faut parvenir à un poids corporel normal et le maintenir en faisant des exercices physiques réguliers d’au moins 30 minutes par jour et d’intensité modérée. S’il faut perdre du poids, des activités plus intenses sont recommandées. Il faut aussi adopter un régime alimentaire sain, éviter le sucre et les graisses saturées de même qu’arrêter le tabac car la cigarette augmente le risque de diabète et de maladies cardio-vasculaires.

À ce jour, 750 personnes ont bénéficié d’une prothèse de la GRF. Le projet avait été lancé à Maurice en 2013 par Armoogum Parsuramen, fondateur et président de la GRF. À hier, une centaine de personnes étaient inscrites sur la liste d’attente pour obtenir une prothèse. C’est avec l’aide des sponsors que l’ONG parvient à fabriquer ces prothèses à un prix forfaitaire de Rs 12 000 pour les offrir gratuitement aux nécessiteux. En institution privée, elles auraient coûté Rs 100 000. Avec l’ouverture, du Jaipur Foot Camp, 150 autres amputés recevront une prothèse.

Barlen, 56 ans, marche à nouveau grâce à une prothèse

Au début de l’année 2015, Barlen Soobrayen, diabétique, se présente au dispensaire après s’être heurté le pied à un morceau de marbre, un incident qui lui semble anodin. D’ailleurs, les tests effectués ne révèlent rien d’inquiétant et il est renvoyé chez lui avec des médicaments pour cicatriser la lésion. Sauf qu’un mois plus tard, souffrant de douleurs insupportables, il se rend à une clinique pour un autre examen.

Celui-ci révèle que la cicatrisation ne s’est pas déroulée comme prévu et qu’une gangrène s’est progressivement répandue dans la jambe de Barlen Soobrayen. Le médecin lui recommande alors d’amputer son orteil dans un premier temps, avant de lui amputer le pied une semaine plus tard.

Sa sœur, Sarojini Murday, raconte que cela a été une étape très difficile pour cet homme de 56 ans. Il est l’un des 150 bénéficiaires de prothèses offertes pour la sixième édition du Jaipur Foot Camp organisé par la Global Rainbow Foundation. Cette prothèse représente un énorme soulagement, non seulement pour Barlen Soobrayen, mais également pour sa sœur. «C’était un homme très débrouillard. Mais depuis l’amputation, j’étais contrainte de tout faire pour qu’il puisse bien vivre. D’autant plus qu’il souffre de crises d’épilepsie. Je remercie les volontaires pour cette initiative.»