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Démêlés avec la VIPSU: on a retrouvé Super Nani

26 février 2017, 09:42

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Démêlés avec la VIPSU: on a retrouvé Super Nani

Sakoon Veeranna, une femme laboureur de 76 ans, est celle qui a tenu tête à un garde du corps du Premier ministre, à Grand-Bassin, le jeudi 23 février 2017. Deux jours après, nous nous sommes rendus chez elle, à Mahébourg. Nous lui avons montré la vidéo où elle apparaît…

Flash-back. Gango Talao, jeudi. Un officier de la Very Important Person Security Unit (VIPSU), chargé de protéger le Premier ministre pendant sa prière, se fait remarquer. Sur une vidéo tournée par nos journalistes, le gorille, pas très imposant il est vrai, tente de barrer la route à une veille dame, qui ne demande qu’à récupérer, dans ses bouteilles, un peu d’eau du lac sacré. Mais c’était sans compter sur la ténacité et l’esquive digne des grands basketteurs de celle que les facebookeurs ont surnommée depuis Super Nani…

La vidéo, visible sur lexpress.mu avait, à samedi après-midi, récolté près de 3 000 likes. Et «sacrée Nani» est devenue la coqueluche des internautes. Raison pour laquelle une rencontre avec elle s’imposait.

Mi-inquiète, mi-amusée

Il est 13 h 30 en ce samedi après-midi. Son sac de jute est en équilibre sur sa tête et ses bottes portent encore les traces d’une dure journée de labeur dans les champs… malgré ses 76 ans. Sakoon Veerannah, mi-inquiète, mi-amusée, écarquille les yeux en découvrant la présence des journalistes dans la maison qu’elle partage avec ses deux fils, à Mahébourg.

«Ou pa pé koné ki pé arivé la», lui demande l’un d’eux. «Non», répond-elle en esquissant un sourire timide qui ne laisse pas insensible. Tout comme son regard, bienveillant. Mais il ne faut pas se fier à son apparence frêle. Super Nani a son petit caractère.

«Mo pa ti mem koné Pravind Jugnauth ti la»

Des gens qui ont essayé de lui barrer la route, elle en a vu d’autres. On lui montre la vidéo où elle apparaît. «Mo pa ti mem koné Pravind Jugnauth ti la», déclare la septuagénaire. Tout ce qu’elle voulait, c’était remplir ses bouteilles au plus vite.

«Mo ti bizin gagn mo bis 6 er pou mo al lakaz. Mo ti pé sey pasé, lerla enn misié dir mwa pa kapav, bizin al lot koté. Mo pa mem koné kotsa mo ti kapav pasé. Mo ti pou rat mo bis mwa, mo ti al Grand-Bassin mo toussel, kouma mo ti pou fer? Lerla monn pas lamem monn al ranpli mo boutey délo», raconte Super Nani. Tout en précisant encore une fois qu’elle n’avait pas remarqué Pravind Jugnauth et son épouse qui faisaient leurs prières. «Misié-la inn dir kitsoz, mo pou gagn problem?» s’inquiète-t-elle.

Le repos ? Connaît pas

C’est que Super Nani a d’autres préoccupations. Comme son travail, qui lui tient à cœur, et qu’elle refuse d’abandonner malgré son âge. C’est dans la plantation de légumes de son voisin qu’elle passe ses journées. Notre Super Nani n’est pas de ceux qui attendent qu’on lui offre tout sur un plateau. Le repos? Elle ne connaît pas. D’ailleurs, après son pèlerinage à Grand-Bassin, elle s’est rendue au travail tôt, vendredi matin.

Et puis, quand elle n’est pas en train de se frayer un chemin entre ses légumes ou des officiers de la VIPSU, Super Nani passe le plus clair de son temps avec ses cinq enfants et ses 12 petits-enfants.