Elles s’apprêtaient à passer la nuit à la belle étoile. Quatre familles, habitant deux maisons sises sur le même terrain, à la cité EDC de Rivière-Noire, ont été expulsées, samedi 1^er avril. Des policiers et un huissier de justice étaient présents pour s’assurer que les Colfir quittent les lieux. Tous leurs meubles, vêtements ou encore ustensiles de cuisine ont été «jetés» à la rue. Des grands-mères, des mamans et des bébés aussi.

C’est un litige autour d’un terrain familial, vendu à une tierce personne qui serait à l’origine de cette expulsion. L’acquéreur leur a demandé de vider les lieux en septembre 2016. Les Colfir avaient jusqu’au 28 février pour partir.

Encore faut-il que ses proches aient un endroit où aller, déplore Antonella Colfir, 35 ans. «Depi monn né mo ress isi. Kot nou pu alé aster ? Mo péna lé moyen pou loué enn lakaz.» Elle explique que son salaire de bonne lui permet à peine de subsister. «Mo viv avek mo mama ki fek fer enn opérasion é mo frer epileptik. Mo fer enn appel minister lozman pu li vinn guet nou sitiasion.»

Son oncle, Fanfan Colfir, 67 ans, est encore abasourdi. Cela fait 40 ans que le pêcheur habite à cet endroit. «Nou finn fer démars pou gagn enn lot lakaz mé personn pa finn reponn nou. Dépi lontan mo ress isi. Monn elvé mo bann zanfan ek mo bann ti zanfan isi.»

Des petits-enfants, dont des tout-petits, protégés par l’insouciance, et qui ne semblaient pas trop comprendre le pourquoi de ce remue-ménage…