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Radiation des charges: une petite victoire pour les Rawat

29 avril 2017, 20:07

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Radiation des charges: une petite victoire pour les Rawat

Comment vivent-ils l’après BAI ? Laina Rawat et Brian Burns ont été relaxés en cour cette semaine. Mais, pour eux, l’affaire est loin d’être close.

Le sentiment d’avoir remporté une bataille mais pas la guerre. C’est en ces mots que l’on pourrait qualifier le ressenti des Rawat, plus particulièrement Laina et son époux, Brian Burns, qui ont tous deux été blanchis dans le cadre de l’affaire BAI cette semaine. Ces derniers nous ont accueillis chez eux, à Mapou.

«Je dors mieux maintenant», dit d’emblée Laina Rawat, fille de l’ex-Chairman Emeritus du groupe BAI. «La vie continue avec ma famille. On peut aujourd’hui respirer. Je dépose mes enfants à l’école après avoir préparé le petit déjeuner…»

Laina Rawat, qui se prépare à servir le dîner à sa famille, se dit soulagée de ces développements. Mais pour elle, la bataille se poursuit. Notamment face à la Mauritius Revenue Authority (MRA). La raison : elle avait changé de travail, rejoignant Seaton après huit ans chez Arcasa. «Étant donné que j’ai eu deux émoluments, la MRA me réclame des explications», indique-t-elle. Elle devra également se rendre en Cour suprême en marge de la réclamation du dégel de son compte.

Or, une étape a bel et bien été franchie et ses enfants s’en réjouissent, dit-elle. «Ma petite fille me dit : “Oh, les méchants ne viendront pas te chercher”.» Laina Rawat attend d’ailleurs les vacances scolaires pour pouvoir rendre visite à ses parents en France.

Commentant l’affaire BAI, elle demande aux clients du plan d’assurance Super Cash Back Gold de rester unis. «Nous sommes avec eux dans cette lutte et certains sont en contact avec nous.»

Garde-t-elle une dent contre ceux qui auraient fait du tort à sa famille ? «Je n’ai aucune haine contre eux. Je ne suis pas comme ceux qui nous ont mis dans une telle situation. Mais on dit toujours : “Le karma va se retourner contre toi”.»

Se remémorant cet épisode difficile, elle soutient que son père a vécu l’enfer pendant six mois. «Il était parti pour un traitement du cœur et quand toute cette affaire a éclaté, on ne savait pas s’il allait tenir. Il est âgé. Mais il a repris des forces, petit à petit.»

Dawood Rawat les appelle d’ailleurs pour prendre des nouvelles de ses petits-enfants, mais sans jamais évoquer autre chose. «À 71 ans, à l’âge de la retraite et attristé après l’éclatement de l’affaire BAI, ce sera difficile pour lui de reprendre le travail. Il a eu le cœur brisé après avoir vu grandir la BAI comme un bébé. Il ne compte pas reconstruire un empire. Au contraire, un goût amer lui est resté dans la bouche.»

 Un éventuel retour de l’ancien Chairman Emeritus de la BAI à Maurice est ainsi à écarter. Selon Laina Rawat, les enfants lui ont déconseillé de retourner. «Car on sait qu’il ne tiendra pas, pour des raisons de santé.» De son côté, Brian Burns arrive difficilement à croire qu’il est enfin libre. Les quatre charges provisoires qui pesaient sur lui ont été rayées en cour de Rose-Hill, jeudi. Ce jour-là, après la radiation des charges, l’ancien Chief Executive Officer (CEO) d’Iframac dit avoir passé une journée comme les autres, entouré de sa famille, de ses amis et de ses chiens.

 Brian Burns envisage de voyager vu qu’il y est maintenant autorisé. Cela l’aidera pour sa firme Car Connexion, qu’il a montée en 2016 avec l’aide d’amis et dont il est le CEO. «Mon métier, c’est l’automobile. Étant donné que j’ai maintenant l’opportunité de voyager, j’arriverai à créer des relations avec des constructeurs automobiles. Mon business pourra enfin décoller et prendre un nouveau départ.»

Comment envisage-t-il l’avenir ? «Je ne compte pas créer une entreprise de la taille de la BAI car c’est un conglomérat de plusieurs sociétés. Je compte créer quelque chose de différent dans l’automobile qui me tient à cœur et à une taille humaine.»

Une reconstruction à 46 ans sera difficile, ajoute Brian Burns. Ses priorités demeurent sa famille. «J’aimerais tant vous dire que le cauchemar est derrière nous mais non, ce ne sera pas le cas tant que l’affaire n’a pas été bouclée dans son ensemble», conclut-il.