Publicité

Violence entre conjoints: Rs 2 milliards par an pour l’Etat

29 mai 2017, 22:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Violence entre conjoints: Rs 2 milliards par an pour l’Etat

L’accompagnement des victimes de violence domestique a un coût. D’autres facteurs s’y greffent: soins médicaux, absentéisme au travail, faible productivité… Une récente étude vient chiffrer toutes ces implications.

En moyenne, six cas de violence domestique par jour sont rapportés. Et il ne s’agit là que du relevé dans les Family Support Bureaux. En 2016, 1 852 cas de violence domestique ont été recensés par le ministère de l’Égalité du genre. Au-delà de ces drames humains, il est aussi une réalité économique : la violence entre conjoints (dit entre partenaires intimes) a un coût. C’est ce que démontre une récente étude menée par l’université de Maurice à l’initiative du ministère. Elle a été réalisée sur une période allant de janvier à décembre 2016.

D’emblée, l’on relève trois catégories de violence. D’abord, la violence physique qui touche 12 % de femmes et 3 % du genre masculin. En ce qui concerne la violence sexuelle, 9 % de femmes sont impliquées. Ce taux est de 5 % pour les hommes. L’on compte également la violence émotionnelle : 8 % du côté des femmes et 6 % pour les hommes.
 
De ces trois catégories, différents types de coût pour soutenir les victimes en découlent (voir infographie). Ce sont les dépenses en pharmacies et produits pharmaceutiques qui sont en tête de liste, avec Rs 148 millions déboursées en un an.

Au niveau des pertes, l’on retient surtout que de telles situations engendrent une baisse de la productivité. Elles minent ainsi le travail, que ce soit les tâches ménagères ou l’emploi classique.

Morsures, menaces

Une partie de l’étude est également consacrée aux raisons menant à ce type de comportement violent. Et 18 types d’actions traduisant ces agissements ont été relevés. Ainsi, dans 20,4 % des cas pour les femmes, et 10,8 % pour les hommes, le bourreau utilise des mots grotesques. 

L’on relève aussi l’utilisation de paroles blessantes (4,7 % pour les hommes ; 14,7 % pour les femmes), des gifles, coups de pied ou encore des morsures (2,8 % pour les hommes, 12 % pour les femmes) ou encore un langage menaçant, par exemple il/elle demande à sa victime de garder la bouche fermée, au cas contraire elle pourrait le regretter (4, 8 %) pour les hommes et 10, 9 % pour les femmes. Les autres comportements délimités comme étant violents sont l’exigence de relations sexuelles, l’intimidation et l’utilisation d’objets dans le but de blesser son partenaire.