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Bradley Vincent: «Une violence inexpliquée»

18 août 2018, 11:01

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Bradley Vincent: «Une violence inexpliquée»

Le recordman du 100 mètres nage libre de Maurice est encore sous le choc suivant son agression, jeudi. Mais il ne compte pas se reposer. «C’est déjà chose du passé. Il faut avancer», lâche-t-il.

Le champion mauricien de natation Bradley Vincent n’en revient toujours pas, plus de 48 heures après son agression. Blessé à la tête, il essaie toutefois de relativiser. Sa question reste cependant sans réponse. «Pourquoi le chauffeur du van scolaire m’a-t-il frappé ?» S’il se dit prêt à pardonner à son agresseur, il tient toutefois à présenter ses excuses pour l’image laissée aux enfants qui se trouvaient dans le car.

Revenant sur les faits survenus jeudi matin, le recordman du 100 mètres nage libre est encore sous le choc. Le conducteur du car scolaire, Jwan Yannick Phillipe Donice, lui est tombé dessus et l’a frappé à la tête. Et cela, sans aucune raison apparente, avance le nageur. «J’ai eu peur. Surtout en voyant la réaction de cet homme qui n’a pas arrêté de me frapper. J’ai essayé de me protéger, mais il a continué à me taper dessus. À un moment, j’ai réussi à lui faire lâcher le câble métallique avec lequel il me frappait. Et j’ai posé mes pieds dessus. J’aurais pu prendre ma revanche, en le prenant à son propre jeu. Mais je pense que mes années d’entraînement sportif ont contribué à ce que je fasse un travail sur ma personne.»

Cependant, le nageur dit avoir eu un moment d’égarement. «J’ai placé mes mains pleines de sang sur son van. Et ce n’est qu’après que j’ai pensé aux enfants. Ce n’est pas l’image que je voulais leur montrer.» Étant une personnalité connue, Bradley Vincent s’est alors senti mal. «Sur le moment, j’étais en colère. J’aime donner une image positive de moi au public et surtout aux enfants. Je peux dire que c’était un moment triste et unfortunate.»

Toutefois, il ne comprend toujours pas le pourquoi de la rage du chauffeur du van. «Je ne pense pas qu’il soit une mauvaise personne. Mais son geste reste inexplicable.» Pour le nageur, les conducteurs ont tendance à devenir asociaux sur les routes. «Ils essayent toujours de zigzaguer, ou encore à trouver une porte de sortie pour ne pas rester bloqués dans des bouchons. Cela cause les accidents. On en voit tous les matins.»

Mais cette épreuve n’empêchera pas Bradley Vincent de se préparer activement pour les prochains championnats d’Afrique, qui se tiendront du 10 au 16 septembre en Algérie. Néanmoins, même si les médecins lui ont conseillé dix jours de repos, il ne compte pas se reposer. «Je vais me concentrer sur ma préparation physique. Je ne peux me permettre d’abandonner, à quelques jours des championnats. J’ai beaucoup travaillé pour y être et pour représenter Maurice.»

Pour Diane Regnard, la mère de Bradley, il faut durcir les lois en ce qui concerne les conducteurs. «C’est chagrinant de voir ce qui se passe sur les routes. La loi, si vraiment elle existe, devrait aider à faire les gens payer les conséquences de leurs actes. C’est aberrant de voir que rien n’est fait, surtout dans un tel cas, où un chauffeur de car scolaire avait plusieurs enfants sous sa responsabilité. Je pense que ces enfants ont été traumatisés.» Bradley Vincent veut oublier le plus vite possible cette mésaventure. «C’est déjà chose du passé. Il faut avancer.» Il sait que la route est encore longue avant les championnats d’Afrique…

L’enquête est menée par la Woman Police Inspecteur Appadoo, sous la supervision du surintendant de police Guckhool et l’assistant commissaire de police Dip.

Le chauffeur du car scolaire : «Li ti lor téléfonn»

<p>Contacté au téléphone, Jwan Yannick Phillipe Donice explique qu&rsquo;il a voulu se défendre parce que Bradley Vincent voulait l&rsquo;agresser. &laquo;Linn désann, li ti pé rod bat mwa. Mo&rsquo;nn pran kab rayaz ki mo abitié servi kan mo moter anpann. Li an plastik sa kab-la&raquo;, confie le chauffeur du car scolaire. D&rsquo;ajouter que le nageur obstruait la route et était au portable. &laquo;Li pa ti pé pran kont larout, li ti lor téléfonn&raquo;, lâche-til. Avant de faire ressortir qu&rsquo;il conduit depuis 2009 et n&rsquo;a jamais eu de problème sur la route.</p>