Elle a 25 ans mais s’est déjà fait un nom dans un domaine généralement réservé aux hommes. Elle c’est Tessa Prosper, la fille de Lindsay Prosper, tatoueur connu à Ste-Croix. Voulant aller au bout de ses rêves, la jeune femme a décidé de défier les conventions et s’est lancée dans l’art de la peau.

L’express l’a rencontrée au Blue Dolphin Tattoo. Car oui, l’artiste a pris son envol et s’est installée dans son propre studio au Caudan. En tenue décontractée, elle nous reçoit. Mais sans jamais délaisser son boulot. La conversation se fait autour d’un tatouage «polynésien» que Tessa Prosper s’apprête à entamer sur une cliente.

«J’ai été bercée par le bruit de la machine à tatouer», dit-elle, en riant. Déjà enfant, elle savait qu’elle ne pourrait exercer une autre profession. «Je ne peux décrire combien j’aime mon métier. Tout ce que je fais tourne autour du tatouage. C’est magique», fait ressortir la tatoueuse.

Celle qui a débuté sa carrière à l’âge de 15 ans seulement se souvient des difficultés encourues. «Ki li pe fer sa tifi la, dir li al zoué poupet…». Ce genre de commentaires, Tessa Prosper en a été la cible, sans pour autant baisser les bras. Mais au contraire, la jeune femme n’a rien lâché, déterminée à se faire une place dans ce monde dominé par les hommes. Ses efforts ont payé quand quelques années plus tard, elle devient propriétaire de son studio. Elle se décrit avant tout comme une professionnelle et ne prête aucune foi aux mauvaises langues qui décrivent la femme-tatoueuse comme une «femme vulgaire».

Et le tatouage dans tout ça ? Tessa Prosper ne cesse de le répéter, il est permanent et doit être fait qu’après mure réflexion. «Nou lécor pa enn paz», dit-elle. D’où l’importance de chaque motif de tenir une signification précise. Sinon, le tatouage peut aussi un moyen pour déstresser. A l’instar de la «tattoo therapy» qui permet de graver sur la peau, un évènement marquant.