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Metro Express: tuyau défoncé, narines débouchées

4 novembre 2018, 17:58

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Metro Express: tuyau défoncé, narines débouchées

Depuis que les travaux du Metro Express ont démarré, c’est la galère pour certains habitants de Beau-Bassin–Rose-Hill. Pas moins de 270 arbres abattus au niveau de Vandermeersch, pollution sonore, poussière et autres «mauvaises vibrations» émanant des chantiers. Après leur poumon vert et leurs oreilles, c’est leur nez qui a souffert. Et pas que.

Le dimanche 28 octobre, plusieurs habitants et commerçants de la rue Sir Virgil Naz, à Rose-Hill, se sont réveillés en sursaut en constatant que leurs maisons et magasins avaient été inondés par des eaux usées après qu’un tuyau de la Waste Water Management a été endommagé. En fin de semaine, lors de notre visite sur place, ils étaient toujours outrés. Les narines et le moral ont du mal à s’en remettre, même si l’eau et la matière fécale ont été chassées à l’aide de seaux et de serpillières. Au niveau des commerces, des articles ont été abîmés.

Commerces et maisons de la rue Sir Virgil étaient inondés d’eaux usées dimanche dernier.

Deepack Mohun, patron d’une salle de sport et d’un magasin vendant des aliments et produits destinés à ceux qui aiment les muscles, transpire à grosses gouttes. Il a troqué ses gants en cuir contre des gants en latex, ses altères contre une éponge. «Dépi inn ariv sa inn bizin fermé. Mo enn coach personel ek mo éna 6 kliyan par zour ki pey mwa Rs 1 000. Ou imaziné ki défisit mo pé fer la?»

Mais Deepack Mohun n’a pas le choix, tant que l’odeur fétide continuera à planer dans l’air, malgré les centaines de «doses» d’air freshner. «Premié minis, Monsieur Pravind Jugnauth, pé dir péi pé fer progré, métro sé lavansman. Bé ala lavansman, nou pé naz dan délo sewerage! Li, li dans so biro climatizé, nou ki pé asiz dan malpropté-la. Zot pé andicap Rose-Hill net!»

Autre lieu, même colère. Du côté de la gare de Rose-Hill, on a droit une odeur de rat mort qui pique les yeux. Sous les roues des bus, une mare d’eau boueuse qui émane du chantier juste à côté. À quelques pas de là, les commerçants tiennent également à pousser un coup de gueule. «Enn martir pou travay aster. Népli kapav manzé, bizin pomp air freshner sak fwa, mé la ousi bez mem. De plus les clients ne sont pas à l’aise. Beaucoup rentrent pour ressortir tout de suite à cause de l’odeur», déplore un bijoutier.

À Beau-Bassin également, de beaux bassins boueux font le malheur des passants. Ils ont débordé au niveau des trottoirs, impraticables par endroits. Sans compter les gros trous, oui encore eux et la poussière ki dir mwa ki la.

À Barkly, la grogne est également au rendez-vous. Pour cause, à quelques semaines de Divali et des fêtes de fin d’année, le quartier tout entier est un véritable chantier. Des rochers qui gisent sur le trottoir, des murs défoncés, de la boue qui a envahi les cours. Pour Marie-Louise, c’est un vrai calvaire. «Déza mo lipié pa bon, mo bizin mars enn long bout pou al pran bis, loto népli koné kot pou pasé. Lapousier enn ta, tousala sé enn problem sa, mé gouvernman li pa pé koné ki nou pé viv isi. Ou bien li bien foupamal…»

Un de ses voisins, Jordy Tossé ajoute : «Nou pa kont dévelopman. Ti promet nou pou sanz nou lavi, aster pé afekté nou lavi!»