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Stérilisation : Fini la vie de chien

28 novembre 2018, 20:35

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Stérilisation : Fini la vie de chien

De concert avec le ministère de l’Agro-industrie et la MSAW, la Humane Society International a entamé un projet pilote : stériliser 10 000 chiens dans les villages de l’Est. «L’express» a visité sa caravane.

Gérer le problème des chiens errants à Maurice avec plus d’humanité. C’est l’objectif que s’est fixé la Humane Society International (HSI), une organisation qui milite pour les droits des animaux à travers le monde qui, depuis peu, a ouvert sa clinique dans l’Est et offre un service entièrement gratuit. Stérilisation et sensibilisation sont les mots d’ordre de son projet NouToutou.

Cela fait presque deux mois depuis que, de concert avec le ministère de l’Agro-industrie et la MSAW, entre autres, l’organisation a entamé un projet pilote. Le challenge : stériliser 10 000 chiens dans les villages de l’Est pour en diminuer le nombre errant, indique Carla Prayag, Africa Programme Manager Companion Animals and Engagement. Si les résultats s’avèrent concluants, le projet pourrait être étendu à toute l’île et sonner la fin des «kamion lisien» et de l’euthanasie. Jusqu’à présent, 1 500 interventions ont eu lieu. Un chiffre qui devrait gonfler au fil des mois.

Si les interventions se pratiquaient en premier lieu à la clinique à Belle-Mare, HSI a vite changé d’approche au profit de la proximité. À bord de sa caravane, l’équipe vétérinaire va à la rencontre des habitants de village en village. Ce faisant, les propriétaires ne sont plus confrontés à des problèmes de transport.

D’ailleurs, ils sont plus d’une quarantaine de propriétaires à y emmener leurs chiens par jour. À l’instar de Rebecca Rosa, qui se dit très satisfaite du service offert. «C’est la deuxieme fois que j’emmene mes chiens», raconte la jeune femme de 26 ans. «Je les emmene parce qu’il y a trop de chiens dans notre quartier et pour éviter qu’ils soient ramassés par la fourrière

Le service est certes gratuit mais en rien bâclé. À son arrivée, le toutou est enregistré : son nom, son âge, sa race et ses signes particuliers, entre autres et on lui insère une micropuce. Il passe ensuite entre les mains d’un vétérinaire, qui l’examine. «Le check-up consiste à prendre les informations qui sont nécessaires avant de faire la stérilisation comme la température. Le vétérinaire vérifie aussi s’il y a des problèmes de santé…», explique Carla Prayag. Ainsi, si l’animal ne présente aucun problème de santé, il rejoint la file d’attente.

 Avant de passer sous le bistouri, le chien est mis sous anesthésie générale et préparé. «Il faut faire le rasage et une injection et desinfecter la zone qui sera operée», détaille Veeren Adeelen, Animal Control Officer au ministère de l’Agro-industrie, entre deux coups de lame. Il est ensuite transféré à la «salle» d’opération.

Selon le Dr Kazami Amano, l’intervention chez la femelle, qui subit une ovarectomie par la ligne blanche, dure en moyenne 15 à 20 minutes. Quant au mâle, sur lequel on pratique la castration fermée ou la technique pré-scrotale, il est opéré pendant une dizaine de minutes. Le chien est par la suite placé dans un coin de la salle jusqu’à ce qu’il se réveille, une vingtaine de minutes plus tard.

«Le changement commence à opérer.»

Ce n’est qu’une fois que le vétérinaire s’est assuré que les fonctions vitales du chien sont normales et qu’il parvient à marcher que celui-ci est remis à son propriétaire. Dans plusieurs cas, l’équipe de HSI se charge même de ramener propriétaires et leurs compagnons à quatre pattes chez eux. Mais avant de partir, un pet kit expliquant, entre autres, les soins post-opératoires à être prodigués à leur chien leur est remis.

Outre stérilisation, la sensibilisation a une place prépondérante dans le travail qu’accomplit l’organisation. «Nous parlons aux gens pour leur expliquer quelle est l’avantage de la stérilisation et comment prendre soin de leur chien,» explique Namrata Singh, Community Engagement Officer. Pour l’instant, le projet connait un franc succès. «Nous voyons beaucoup de gens qui viennent de l’avant. Il y a beaucoup de femmes, d’enfants qui viennent nous voir, des gens qui prennent aussi congé pour le faire… Le changement commence à opérer.»