Non, il ne parle pas de l’état du pays, mais bien du nombre de personnes souffrant de maladies non-transmissibles à Maurice. Pravind Jugnauth a déclaré ce matin, lundi 8 avril, que «Maurice ena enn popilasyon grandman malad», car 85% des décès sont causés par les maladies non transmissibles. Il participait au lancement des activités dans le cadre de la Journée mondiale de la Santé au Trianon Convention Centre. Anwar Husnoo, ministre de la Santé, a pour sa part donné des chiffres pour démontrer l’ampleur des dégâts. 

Le traitement des maladies non transmissibles coûte Rs 8 milliards, ou 80% du budget du ministère de la Santé annuellement, indique Anwar Husnoo. Il a fait savoir qu’une des priorités du gouvernement est de réduire ce coût. À Maurice, 220 000 personnes sont atteints de diabète et un nombre similaire de Mauriciens présentent de fortes dispositions à avoir la maladie. 1200 personnes se font opérer de la cataracte causée par le diabète annuellement, alors que 400 autres doivent se faire amputer. 50% de la population souffre de surpoids, alors que seulement 23% de Mauriciens pratiquent une activité physique. Tout ceci fait dire à Anwar Husnoo qu’il est temps de prendre le taureau par les cornes, mais le gouvernement ne peut pas tout faire. «Tou sa maladi la lié avek mod dé vi. Si nou sanz fason viv, sa pou diminié», a-t-il fait ressortir.

Le Premier ministre a donné quelques autres précisions sur les chiffres. L’État dépense Rs 11,7 milliards dans le domaine de la santé, ce qui fait une moyenne de Rs 10 000 par personne. En 1968, le chiffre était de Rs 28. L’abus d’alcool et de la cigarette n’arrangent pas non plus les choses. 

Pravind Jugnauth a également fait mention des projets du gouvernement de mettre en place les infrastructures nécessaires. Plusieurs nouveaux hôpitaux et centres de santé spécialisés sont en construction. «Mé li pa fer nou plézir fer tousala ek ki plis dimounn pé al dan sa ban sant la», a martelé Pravind Jugnauth. Il faut que la population se prenne en main, dit-il. C’est pour cela qu’il veut instaurer une culture du sport et réduire les chiffres des maladies non transmissibles par 25% d’ici 2025.