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Circonscription n°20: quand le Metro Express chamboule leur quotidien
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Circonscription n°20: quand le Metro Express chamboule leur quotidien
Tous les jours, nous vous présentons une circonscription, avec un volet vidéo sur lexpress.mu. Aujourd’hui, la parole aux habitants de Beau-Bassin – Petite-Rivière. Ils sont sur les rails, mais aucun ne déraille. Leur vie doit dorénavant faire avec le chemin de fer… Voie ferrée et voix serrées.
La circonscription n°20 (Beau-Bassin – Petite-Rivière) est la plus touchée par le projet Metro Express. Entre la promenade Roland Armand, sacrifiée, et des déviations à chaque coin de rue, les habitués de Beau-Bassin ont du mal à s’y retrouver. Puis, il y a aussi les résidents de Barkly. S’ils accueillent le métro favorablement, ils attendent toujours d’autres infrastructures…
«Depi metro inn vini, landrwa-la inn vinn zoli. Asterla, nou espéré mantalité dimounn si sanzé vinn zoli», dit Marianne dès que la question de Metro Express à Barkly est abordée. Pour elle, la station qui a été érigée dans la région a été un signe de reconnaissance pour Barkly. Depuis qu’elle existe, les Mauriciens parlent de la Résidence pour d’autres raisons que les éternels clichés de quartier malfamé. Marianne rappelle que Barkly est un endroit où il fait bon vivre. Avec l’évolution que le quartier a connue, Marianne espère que les discours vont aussi évoluer.
Georges Anthoo est, lui aussi, ravi. «Ma fille doit quitter la maison à 7 heures pour arriver à Port-Louis à 9 heures pour ses cours. Avec le métro, elle ne mettra que 30 minutes.»
Mais tous ne sont pas du même avis. Patricia Fortuno, qui habite à Barkly depuis 50 ans, pleure toujours ses voisins dont les maisons ont été démolies. Âgée de 56 ans, elle affirme que depuis qu’elle est là, elle n’a jamais vu un tel chamboulement. Entre la poussière, les câbles électriques arrachés pendant les travaux et le bruit, elle ne voit pas comment le gouvernement a pu aller de l’avant avec un tel projet. «Sa inn koz ennta inkonvenian. Pann dimann nou nanyé avan. Mo tifi inn al oper latet l’Inde. Kouma linn vini, linn bizin res dan tapaz. Bé pa kapav koumsa!» Il y avait d’autres priorités, par exemple, les soins pour les habitants ou encore, des aides sociales.
À Beau-Bassin, les avis sont tout autant mitigés. Nalini Omar est commerçante. Elle a un petit emplacement où elle vend des boulettes et autres encas. Si, au début, elle voyait ce projet d’un mauvais œil, elle a préféré, par la suite, voir le verre à moitié plein. «Lorsque le projet sera sur les rails, le commerce ira mieux. Car là, en ce moment, travay inn tonbé net.»
Même son de cloche à la place taxi, un peu plus loin. Mahmad Peerally est un chauffeur de taxi qui sillonne l’île depuis des années. Oui, il faut développer un pays et non, il ne faut pas le faire n’importe comment. C’est ce qu’il n’arrête pas de dire depuis que le projet a commencé. «Inn tir ronpwin, inn ferm simé. Asterla, bizin fer ennta letour.» Et ces habitants de la circonscriptions n°20, ils souhaitent quoi après le 8 novembre ? La réponse est unanime : des députés de proximité. Peut-être viendront-ils les voir en métro maintenant, puisque l’endroit sera plus accessible, pas d’excuse…
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