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Meurtre d’Eléana Gentil: «Quatre ans de martyre...»

26 novembre 2019, 19:45

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Meurtre d’Eléana Gentil: «Quatre ans de martyre...»

L’enquête judiciaire sur le meurtre de la petite Eléana débute ce jeudi 28 novembre. Si les événements du 15 avril 2015 avaient choqué, les proches de la fillette eux vivent toujours dans la tristesse et l’attente que justice soit faite…

Les souvenirs du petit corps de sa fille, de sa chair… partie trop tôt, sont toujours vivaces dans sa mémoire. Assise sur une chaise en plastique dans une petite pièce où la lumière du soleil a du mal à pénétrer, Mirella Gentil raconte ses «quatre ans de martyre». Depuis que sa fille, âgée de 11 ans seulement, a perdu la vie, la sienne n’a plus de sens. Ce meurtre odieux a laissé un goût amer dans le coeur de cette maman de 34 ans. Mirella ne peut retenir ses larmes. Pendant que sa main gauche se crispe sur la photo de sa fille perdue à jamais, sa main droite essuie ses larmes de désespoir. C’est avec colère et tristesse qu’elle s’exprime, car c’est par l’express qu’elle a appris qu’une enquête judiciaire a été initiée en cour de Curepipe et que James Ramaswamy y comparaîtra jeudi. «Zot pann dir mwa narien ! Monn alé vini pandan 4 ans pou koné ki pé arivé mé narien zot pann fer mwa koné.» 

Mirella Gentil, la mère d’Eléana, ne peut retenir ses larmes en pensant à sa fille décédée.

Il ne se passe pas un jour sans qu’elle ne pense à Eléana et au 15 avril 2015 fatidique. Le dos courbé en avant, laissant paraître la maigreur sous sa peau, elle avoue que cet épisode de sa vie l’a tellement bouleversée qu’elle s’est tournée vers l’alcool pour essayer de panser ces entailles qui tourmentent son cœur et son esprit. Mais les cicatrices, elles ont du mal à sécher… Chaque recoin de sa maisonnette en béton sous tôle lui rappelle les rires joyeux de son enfant. C’est la maison, où, accompagnée de ses parents, elle a élevé Eléana et ses trois autres enfants. Impossible d’y rester ; elle l’a quittée il y a deux ans pour s’installer seule, un peu plus loin, dans une petite maison en tôle, dépourvue d’eau et d’électricité. Consciente de son mal-être, elle a confié ses trois autres enfants à leurs grands parents paternels. «Làbas mo sir zot pou kapav al lékol ek zot pou plis en sékirité ki isi parski zistis pankor fer pou Eléana. Mem pa koné si ena lezot kriminel ki en liberté. Mo dernié tifi 7 ans telman ressemblé li…» 

Le quartier porte toujours des traces de ce crime affreux. Traces qui se révèlent par l’inquiétude des parents des alentours. Cela a bouleversé plus d’un, mais rien n’a été fait pour remédier à la situation insalubre et pauvre de cité Anoska. Par manque d’activités, les enfants jouent et gambillent dans les terrains en friche de la localité. Des adultes et des jeunes sont assis en bordure des quelques maisons en tôle qui s’étalent en longueur, jetant un regard sur ces petits innocents qui ne savent pas encore ce que peut représenter un danger. Michael Augustin, oncle d’Eléana, révèle que la drogue a aussi eu raison du quartier. Les fléaux sont présents et les appels à l’aide à ceux qui ont laissé leur numéro, il y a quatre ans, restent vains. Marie Claudette Perrine, la grand-mère maternelle d’Eléana, porte en elle un grand chagrin car, non seulement elle a perdu pour toujours un de ses petits, mais elle a aussi dû renoncer à trois autres. «Je comprends parfaitement le choix de Mirella de les avoir éloignés d’ici mais mo leker fermal kan mo pensé ki nou lavi inn bouleversé pou touzour et ki nou kartier ena enkor plis danzé.» 

Une chose est sûre : cette famille espère que justice soit faite et que celui qui a violé et tué leur «bébé» soit jugé et condamné. Le chagrin ne disparaîtra pas de leur cœur, mais ils veulent retrouver la paix.

 

 

Qui est James Ramaswamy ?

<p style="text-align: justify;">James Ramaswamy n&rsquo;est autre que le cousin par alliance de Mirella Gentil. Cet homme, âgé de 26 ans maintenant, est accusé de l&rsquo;assassinat d&rsquo;Eléana Gentil après que <a href="https://www.lexpress.mu/article/307436/meurtre-deleana-gentil-ladn-ramasawmy-decele-sur-lieux-crime" target="_blank">son ADN a été retrouvé sur les sous-vêtements de la fillette</a>. Avant que les résultats du rapport scientifique ne soient connus, James Ramaswamy avait été interrogé à deux reprises car il avait fourni un faux alibi. Il est en détention préventive depuis juillet 2015 et son sort dépendra de l&rsquo;enquête judiciaire qui débute jeudi. Pour rappel, avant qu&rsquo;il ne soit suspecté, il avait participé aux battues pour retrouver la fillette quand elle a été portée manquante.</p>