Ces images ont été prises, hier, lundi 5 avril, sur la plage déserte d'un hôtel à Wolmar. Il s'agit d'un flamant rose, un oiseau qui ne s'est pas posé de son propre gré à Maurice depuis les années 1770.

L'auteur des images a confié à l'express l'avoir vu pour la première fois un peu plus loin sur la plage. 

«Il bouge et il s'est envolé avec une grande facilité vers le récif. Il est tout seul et il faut voir avec les experts s'il n'a pas besoin d'aide», nous a indiqué notre interlocuteur en tout anonymat. 

D'où vient ce flamant rose surtout après une découverte quasi identique à La Réunion il y a un peu plus d'un mois mais qui a eu une triste fin ?

Vikash Tatayah, Conservation Director à la Mauritian Wildlife Foundation que nous avons sollicité, soutient avoir pris connaissance de la présence de l'oiseau ce mardi 6 avril. 

D'emblée, il parle d'un fait intéressant étant donné qu'il est rare d'avoir des flamants roses dans les Mascareignes.

Pour lui, il est difficile de parler de coïncidence après la visite d'un voyageur (vagrant) similaire il y a quelques semaines de cela à La Réunion.

Vikash Tatayah est d'avis que d'autres flamants roses ont pu essayer de faire la traversée, leur habitat naturel le plus proche  pourrait être Madagascar. 

«Mais on en trouve aussi sur la côte est africaine au Kenya et en Tanzanie». Par ailleurs, le Conservation Director à la Mauritian Wildlife Foundation atteste que d'après les écrits de Bernardin de St-Pierre, il y avait dans le passé jusqu'aux années 1770, des flamants roses à Maurice. 

«Ce grand oiseau qui est chassé pour sa viande ne se reproduisait plus ici à l'époque après la destruction de son habitat. Il a besoin de zones marécageuses et avec le développement, Maurice a perdu 90% de ces endroits. Après 1770, il y a aussi eu des observations de visiteurs ou de voyageurs qui étaient drossés par les vents jusqu'aux Mascareignes». 

Rappelons que le 25 février, un flamant nain a été aperçu sur la plage de l'Hermitage dans l’Ouest de l’île de la Réunion. Une première à l'île sœur en 15 ans. Par la suite, l'oiseau, maigre, affaibli et légèrement blessé, s’est retrouvé piégé dans un filet à Saint-Pierre avant d'être secouru par les pompiers et pris en charge par les soignants de la Société d'Études Ornithologiques (SEOR), à Saint-André.

Toutefois, il n'a pas survécu. Le flamant rose est mort dans la nuit du 28 février au 1er mars. D'après François Xavier Couzi, directeur de la SEOR, «le volatile est mort des suites d'une mal nutrition grave et d'une fatigue extrême».