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Post-Batsirai: Entre colère et désarroi au centre de refuge de Tranquebar

4 février 2022, 20:13

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Post-Batsirai: Entre colère et désarroi au centre de refuge de Tranquebar

L’alerte cyclonique à Maurice a été levée hier matin vers 4 heures. Place maintenant à un constat et à un état des lieux. Bien que Batsirai ait fait beaucoup de dégâts matériels, le cyclone a aussi laissé des séquelles émotionnelles. Au centre de refuge de Tranquebar, hier, plus d’une trentaine de familles ne savaient pas à quel saint se vouer. En effet, ces gens venus trouvé refuge et réconfort ont eu droit à un traitement qu’ils qualifieraient d’inhumain.

Arrivées au centre de refuge de Tranquebar dans la soirée du mercredi 2 février alors que Batsirai battait son plein, ces familles dont plus d’une trentaine avec des enfants se sont retrouvées avec uniquement deux matelas et rien à manger. Situation que Nafiha Futloo trouve incompréhensible. «Je suis venue avec mes bébés, des jumelles, et elles n’ont même pas eu de lait pour boire et elles commençaient à être malades.» Elle a dû quitter sa maison beaucoup trop fragile pour résister aux vents forts de Batsirai et la pluie qui tombait sans arrêt. Même son de cloche pour Denise Louis qui déplore le fait que dès la levée de l’alerte 4, les officiers lui ont demandé de plier bagage. «Nous avons l’impression de mendier pour avoir de quoi manger, un matelas décent pour nos enfants alors que nous sommes venus ici afin de trouver mieux que chez nous», déplore cette mère de famille qui a assisté impuissante à la montée des eaux dans sa maison en tôle comprenant un grand lit, un berceau, un vieux frigo et une lampe torche pour accommoder six personnes dont quatre enfants en bas âge. Nous avons essayé d’approcher un officier de la sécurité sociale sur place pour connaître le nombre de personnes présentes dans le centre mais ce dernier était occupé à contenir la colère des habitants qui, carte d’identité en main, attendaient patiemment que leurs noms soient enregistrés afin d’obtenir une aide de la sécurité sociale.

En plus de la nourriture, les habitants déplore le fait qu’il n’y avait que deux matelas posés à même le sol pour plus de cinquante personnes et l’exiguïté de la salle. En effet, le centre de refuge est trop petit pour contenir autant de personnes, ce qui laisse deviner la difficulté d’observer la distanciation physique avec le Covid qui plane encore.

Petite salle pour deux groupes de réfugiés

Selon Denise Louis, le problème de surnombre dans le centre de refuge est aussi dû au fait qu’un seul centre est mis à la disposition des habitants. «Ena 2 group inn zwenn la. To ena bann dan site ek bann couma nou sorti dan Bangladesh lao. Ti bizin met 2 sant. Pou nou met sant labox a nou dispozision pou pa ena sirpeplaz ek mank infrastriktir», explique cette dernière. Elle ne peut que regarder la scène, abattue, désemparée dans le centre de refuge où le grand nombre de personnes présentes rend tout mouvement quasi impossible. Un matelas à même le sol accommode cinq enfants dont deux souffrants. Une table contient difficilement des biberons et médicaments. Un parfum laisse comprendre que le dernier repas que tout le monde a partagé dans ce centre bien trop petit pour cinquante personne c’était du pain.

Députés et activistes au chevet des refugiés

Aussitôt l’appel lancé, Bruneau Laurette a été le premier des activistes à venir au centre de refuge de Tranquebar. Il écoutera les doléances des habitants et fera livrer aussitôt plus d’une trentaine de packs d’eau et de couches pour les enfants. Trente minutes plus tard, au tour du député Reza Uteem de venir distribuer boissons et nourriture aux réfugiés. «Il nous faut, certes, déplorer les conditions dans lesquelles se trouvent ces réfugiés mais le plus important c’est de proposer des solutions à long terme. Le gros problème ici a toujours été le logement», confie ce dernier, qui assurera dans l’après-midi la livraison d’autres denrées alimentaires pour les réfugiés.