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Nazneen Suffee: «Dan mo lantouraz mo trouv ladrog me mopa pe trouv personn so lerin pe kasse !»
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Nazneen Suffee: «Dan mo lantouraz mo trouv ladrog me mopa pe trouv personn so lerin pe kasse !»
«Ou, ou plant enn ti pie gandia anba pie, elikopter pase ek trouve, me ranch Franklin pre ar Grand-Bassin zot pa trouve» ou encore : «Nous avons un gouvernement qui ne nous écoute plus.» Le ton est donné. Nazneen Suffee n’est pas du genre à manier la langue de bois. «J’ai participé à plusieurs manifestations, notamment contre les Rs 150 de la chaîne de télévision nationale. Je pense sincèrement que nous n’avons pas une chaîne de télévision nationale de qualité qui nous propose un programme audiovisuel de qualité», déplore-t-elle. Elle a été sur le front de plusieurs combats et jongle entre son métier et la politique.
Déçue du système de gouvernemental en place à Maurice depuis belle lurette, après une formation pour devenir éducatrice, Nazneen se dit consternée par ce qu’elle a vu. Ce qui la poussera à abandonner à l’époque. Depuis, elle ne supporte pas de voir la pauvreté, les fléaux qui gangrènent la société, notamment la jeunesse face à la drogue, et explique qu’elle en a été témoin dans sa région. «Les pensionnaires qui attendent toujours les fameux Rs 13 500 et qui ne les ont toujours pas reçues. Il faut se poser les bonnes questions. Vous avez vos Rs13 500, c’est bien. Mais si votre enfant dans votre maison se drogue, il peut vous frapper et voler cet argent. J’entends souvent dire que les Rs13 500 de maintenant ne valent que Rs 6 500», constate Nazneen.
«J’entends souvent dire que les Rs 13 500 de maintenant ne valent que Rs 6 500»
«Pe dir pe kass lerin mafia ladrog. Mo trouv ladrog dan mo rezyon me mo pa trouv personn so lerin pe kasse mwa ! Zot anvi pran Rs 13 500 la, pran li me pa vot pou li apre.» Nazneen se remémore aussi sa participation aux rassemblements organisés lors des comparutions en cour du ministre Yogida Sawmynaden. Elle explique avoir vu un déploiement quasi militaire pour assurer la protection de ce dernier, digne d’un film de science-fiction.
Ce qu’elle souhaite en politique, c’est changer la manière de voter des Mauriciens mais pas que. Elle souhaite apporter une nouvelle vision en tant que femme. Elle déplore qu’il y ait un manque de femmes en politique et pas suffisamment de femmes politiciennes actives. «Mo dan politik akoz monn fatige tann banla kritik nou dir nou enn pep fristre, nek mars marse. Sa bann lalwa vote dan parlman ar bann aie aie aie la», fustige Nazneen Suffee. Elle soutient que les manifestations citoyennes ont leur impact et que le jeu de ceux au pouvoir c’est de faire croire que les manifestations n’ont aucun effet, citant le livre Blocking Public Participation. «On est en train d’étrangler le peuple avec des bail and remand, des charges provisoires, des reconnaissances de dette. Les manifestations aident à éveiller la conscience mais surtout informent la population.»
Nazneen Suffee espère être toujours là dans cinq ans, toujours avec l’esprit et l’énergie pour changer les choses et dissoudre l’esprit du «chatwaïsme». Pour cela, elle conseille la lecture de différents livres comme World peace and other 4th grade achievements de John Hunter, Kleptopia: How dirty money is conquering the world de Tom Burgis, Fascism de Madeleine Albright, Blocking public participation de Byron Sheldrick, Spin dictators de Serge Guriev, How to rig an election de Nic Cheeseman et Brian Klaas, Targetted: Cambridge Analytica whistleblower’s inside story,Big Data, Trump, Facebook de Brittany Kaiser, Read dangerously: The subversive power of literature in troubled times, d’Azar Nafisi, The flow of illicit funds: A case study approach to Anti-Money Laundering Compliance d’Ola M. Tucker et Ecology of law. Des livres que tous doivent lire, selon elle, pour une éducation civique.
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