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Libéré sous caution

Vimen Sabapati devra encore patienter

3 octobre 2023, 09:00

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Vimen Sabapati devra encore patienter

Détention prolongée à Alcatraz pour Vimen Sabapati et déception pour ses proches. L’instructeur de muay-thaï, qui devait retrouver la liberté conditionnelle hier, lundi 2 octobre, devra patienter jusqu’au 5 octobre. Le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), Mᵉ Ricky Bookhun, Senior State Counsel, a demandé un délai pour statuer sur la seconde accusation provisoire retenue contre Vimen Sabapati, à savoir celle de complot. Mᵉ Bookhun a également réclamé des informations additionnelles concernant ce dossier.

La liberté conditionnelle avait été accordée à Vimen Sabapati, le 26 septembre, mais la représentante du bureau du DPP avait demandé un «stay of execution». Vendredi, le bureau du DPP a informé la cour qu’il ne comptait plus objecter à la remise en liberté conditionnelle de l’instructeur de muay thaï. Le DPP a conclu qu’il n’y avait aucun élément justifiant une révision judiciaire. Cependant, il a demandé plus de temps pour statuer sur la seconde accusation de complot. Vimen Sabapati fait face à une accusation provisoire de trafic de drogue et de complot après qu’un téléphone portable a été saisi hors de sa cellule.

La crise constitutionnelle entre le DPP, Mᵉ Rashid Ahmine, et le commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, s’accentue. Vendredi, à travers le surintendant de police Dunraz Gangadin, le CP a signifié son intention de contester la libération sous caution de Vimen Sabapati. Hier, c’est à travers son avouée, Mᵉ Shamila Sonah-Ori, que le CP a déposé une motion devant la Cour suprême. Le bail review sera appelé lundi prochain devant la cheffe juge, Rehana Mungly-Gulbul.

Cinquième contestation du CP

À sa sortie du tribunal, Mᵉ Neelkanth Dulloo, l’un des avocats de Vimen Sabapati, déplore à nouveau la démarche du CP. «Nous sommes dans le cinquième cas similaire au cours duquel le CP conteste la libération sous caution d’un individu alors que le DPP n’y objecte pas. Le premier cas était celui de Bruneau Laurette, le deuxième d’Akil Bissessur, le troisième celui de sa compagne Doomila Moheeputh, le quatrième cas concernait le frère d’Akil Bissessur, Avinash, et le cinquième cas est celui de Vimen Sabapati», déplore Mᵉ Dulloo. «Vous rappelez-vous de l’affaire Mᵉ Bissessur, avec mes collègues avocats, j’ai dit que ces problèmes devraient être résolus par l’intervention du Conseil privé car ils concernent les articles 71 et 72 de la Constitution. Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans la même situation. Mo fer zot rapel ki anba enn ‘main case’, mo ti déza prédir li avan ek la, sa sitiasion-la pé révini. L’‘issue’ entre le DPP et le CP nécessitera l’intervention de la Cour suprême de Maurice et du Conseil privé, car elle concerne la révision légale des décideurs politiques actuels, les political rulers of the day. Quand je constate qu’aujourd’hui nous avons une action en cours devant la Cour suprême par le CP, par un avoué dont nous connaissons l’affiliation, je n’ai aucun doute. Je réaffirme avec force que la démocratie est en danger, que les rédacteurs de la Constitution n’avaient jamais l’intention de la rédiger de manière que le CP puisse l’appliquer comme bon lui semble», souligne Me Dulloo.

«Dépi 68 ziska asterla, pa finn éna okenn PM kinn oz zwé pouvwar DPP. Mo fer apel a aktiel PM, inn ariv ler pou li pran konsians danzé ki éna an séki konsern amandman konstitision lor seksion 71 ek 72 ek li kondanab pé rod vini avek Prosecution Commission par laport deryer. Kan mo trouv exécutif ozé kondann lacour pou désizion zot pran san pas par instans apropriyé, pou mwa li kler ek net DPP so pouvwar res enn pouvwar konstitisionel é CP pa an drwa kontrol enn DPP parey kouma enn DPP pa an drwa kontrol enn CP», a conclu Mᵉ Dulloo.

Rappelons que Vimen Sabapati, 39 ans, est en détention depuis le 3 mai après que près de 10,35 kg d’héroïne ont été découverts dans son Ford Raptor à Port-Louis.