Ayant enfin obtenu la liberté conditionnelle, Vimen Sabapati a retrouvé sa famille hier. Le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) s’est prononcé sur la seconde accusation provisoire de complot après le portable saisi en dehors de sa cellule à Alcatraz. Le représentant du DPP, Mᵉ Ricky Bookhun, Senior State Counsel, a déclaré que la position de la police de s’opposer à cette libération conditionnelle est contradictoire alors qu’elle n’a pas objecté à celles des autres personnes arrêtées dans cette affaire, à savoir le constable Perianen, l’épouse de Vimen Sabapati et l’avocate Mᵉ Melany Nagen.

Mᵉ Bookhun a stipulé, dans un statement, que s’il existe un risque sérieux d’interférence avec les témoins, il convient de fournir à la cour des raisons satisfaisantes et des preuves à cet égard, le cas échéant, afin d’établir la probabilité d’interférence. «The office of the DPP therefore finds that there is no satisfactory reason and inappropriate evidence from the materials provided to this office to substantiate the ground of objection by the police.» De ce fait, la liberté conditionnelle a été accordée à Vimen Sabapati contre une caution de Rs 30 000.

Le représentant de la police, le surintendant Gangadin, a voulu prendre la parole après ce statement, mais la magistrate Valentine Mayer lui a fait comprendre qu’il ne pouvait le faire «to this audience». L’instructeur de muay-thaï a été accueilli à sa sortie par ses proches avec un bouquet de fleurs. Mᵉ Neelkanth Dulloo a tenu à rendre hommage à ses amis avocats qui ont abattu un gros travail dans cette affaire. «Zordi pou ladéfans, sé enn évennman éré. Mo rann omaz a travay ki kamarad Shakeel Mohamed ek Melany Nagen inn fer dan sa ‘case’-la.» Pour Vimen Sabapati, c’est un grand jour pour la justice. «Mo rémersié lazistis inn triyonfé ek biro DPP inn fer enn travay formidab. Mo rémersié mo bann avoka ek tou sékinn siport mwa. Malérezman, Me Melany Nagen napa la. Mo santi mwa bien parski mo bann fami pa zis siport mwa, mé zot krwar dan mo linosans.»

Vimen Sabapati a souligné qu’en temps et lieu, il reviendrait sur l’affaire Vimen Leaks et son arrestation par la Special Striking Team. Cependant, ses jours en cellule auront été très durs. «99.9 % polisié tré bien 1% ki gat zimaz. Mo’nn gagn boukou problem ek réperkision. Mo tousel ek Bondié ki koné. Mo anvi may mo mama, sink mwa mo pann trouv li» a-t-il déclaré, très ému après

Arrestation évitée de justesse pour Mᵉ Melany Nagen

Alors que son client, Vimen Sabapati, s’apprêtait à être libéré sous caution, Mᵉ Melany Nagen était sur le point d’être arrêtée après que les enquêteurs de la CID de Port-Louis l’avaient convoquée. Accompagnée de ses collègues, Mᵉˢ Rama Valayden et Anoup Goodary – Me Rouben Mooroongapillay étant pris par un autre cas –, elle s’est rendue aux Casernes, hier. Après plus de quatre heures d’interrogatoire, elle en est ressortie libre. «Nous remercions les enquêteurs. Le bon sens a prévalu», explique Mᵉ Valayden. L’homme de loi explique que les enquêteurs souhaitaient parler à Mᵉ Nagen dans l’enquête sur le téléphone retrouvé à proximité de la cellule de Vimen Sabapati le 8 juin et sur une confusion lors de sa dernière comparution en cour. «Elle devait remettre son téléphone et son adresse résidentielle. Cependant, les enquêteurs affirmaient ne pas les avoir reçus. Ils envisageaient de l’arrêter, de la détenir pour la nuit et de la traduire en cour aujourd’hui. Cependant, l’enquêteur à qui Mᵉ Nagen avait envoyé les informations de son téléphone est venu confirmer qu’il les avait bien reçues», affirme Mᵉ Valayden. Mᵉ Nagen avait été arrêtée le 27 septembre pour complicité dans cette affaire de téléphone portable saisi à Alcatraz. Elle avait comparu en cour le même jour et payé une caution de Rs 30 000.