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Après cinq mois passés en prison

Vimen Sabapati s’est «rapproché de Dieu»

8 octobre 2023, 21:00

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Vimen Sabapati s’est «rapproché de Dieu»

Vimen Sabapati a été libéré sous caution jeudi.

Il respire un autre air. Jeudi, Vimen Sabapati a recouvré la liberté conditionnelle après 153 jours passés en détention… Nous avons essayé de lui parler ce samedi, mais son entourage nous explique qu’il en profite pour se ressourcer et se reposer, après cette dure épreuve. Vimen Sabapati a tout de même affirmé qu’il s’était rapproché de Dieu durant son incarcération et qu’il voit maintenant la vie sous un autre angle.

Il avait été arrêté le 3 mai par les hommes de l’ASP Jagai de la Special Striking Team (SST), pour trafic de drogue. Dix kilos d’une substance, soupçonnée d’être de l’héroïne, dont la valeur marchande avait été estimée à Rs 155 millions, avaient été retrouvés dans sa Ford Raptor, selon la police. Cependant, Vimen Sabapati n’a cessé de clamer son innocence, évoquant un complot. Cet entraîneur de muay-thaï avait même prêté serment en cour. Son arrestation en a entraîné plusieurs autres, dont celle de policiers et d’une avocate, Mᵉ Melany Nagen.

L’arrestation de Vimen a fait d’autres «victimes», parmi les constables Goparlensamy Perianen et Indiren Nowzadick. Arrêté le vendredi 9 juin, le premier est soupçonné d’avoir remis un téléphone portable à Vimen Sabapati alors qu’il était en détention à Alcatraz. Son arrestation est survenue après que l’équipe de la CID de Port-Louis Sud a visionné les images des caméras de surveillance. Le policier en question a été vu en train de récupérer un portable que Vimen Sabapati aurait jeté, avec une serviette, hors de sa cellule, juste avant le début d’une fouille surprise. Les policiers du département de l’Information Technology ont également retrouvé le numéro de ce policier dans la liste des appels du téléphone de Sabapati.

Indiren Nowzadick a lui aussi été arrêté le 9 juin par les hommes de l’ASP Jagai. Lors d’une fouille à son domicile, un mandat a été retrouvé, et les enquêteurs y ont également découvert des documents confidentiels, dont des ordres de transfert. Ce dernier, qui serait proche de Vimen Sabapati, explique qu’il ne comprend pas comment le mandat a pu se retrouver à son domicile et garde le silence concernant sa relation avec le suspect.

Le 3 juillet, Gino Dass, le chauffeur de l’entraîneur de muay-thaï, a lui aussi été arrêté par la SST. Les enquêteurs ont relevé des incohérences lors de son audition. Dass était en compagnie de Vimen Sabapati avant l’arrestation de celui-ci, dans la capitale, le 3 mai. Quelques jours plus tard, les hommes de la SST ont procédé à l’arrestation de Sunil Bheeroo, un chef inspecteur de police. On lui reproche d’avoir partagé des documents confidentiels appartenant à la police avec Vimen Sabapati. Il a été autorisé à rentrer chez lui après son audition et s’est présenté en cour le lendemain, le 15 juillet, pour sa comparution.

Par ailleurs, après plusieurs comparutions en cour, le 19 septembre, un officier de la SST a indiqué en cour que le rapport du Forensic Science Laboratory sur les prélèvements réalisés sur le colis de drogue retrouvé dans le sac de sport du suspect était insuffisant pour générer un profil ADN. Le 25 septembre, c’est au tour de l’épouse de Vimen Sabapati d’être arrêtée. Elle est accusée de complot, suite à l’analyse du téléphone retrouvé près de la cellule de son époux en juin lors d’une fouille surprise.

Le suspect aurait tenté de prendre contact avec son épouse depuis sa cellule. Cependant, lors de son interrogatoire, Jessica Sabapati nie toutes les accusations portées contre elle. Le lendemain, le 26 septembre, la magistrate Valentine Mayer rend son verdict en cour de Port-Louis sur la demande de libération conditionnelle de Vimen Sabapati. Il recouvre la liberté moyennant deux cautions de Rs 400 000 chacune et une reconnaissance de dettes de Rs 6 millions. Cependant, il doit rester en cellule pendant sept jours en attendant le verdict du Directeur des poursuites publiques.

Finalement, jeudi après-midi, Vimen Sabapati a pu quitter sa cellule. Il doit respecter plusieurs conditions et a été accueilli par ses proches, ses amis et ses élèves...