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Fédération mauricienne de boxe française savate et disciplines assimilées

Vives critiques contre le ministère des Sports

23 septembre 2024, 17:00

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Vives critiques contre le ministère des Sports

Faez Clair, Guillaume Noël, Kersley Visenjoue et Azfar Jhingut lors de la conférence de presse.

Des membres de la Fédération mauricienne de boxe française savate et disciplines assimilées (FMBFSDA), ainsi que l’entraîneur national, ont critiqué sévèrement le ministère de l’Autonomisation de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs. En raison, tout d’abord, selon la FMBFSDA, de la non-reconnaissance de la performance de Mathieu Visenjoue, champion du monde de canne de combat en juillet, par le ministère. Puis, à cause de l’allocation budgétaire – qu’ils jugent insuffisante – aux athlètes qui participeront aux Mondiaux de boxe française (assauts) en Slovénie. Enfin, les mauvaises conditions d’entraînement des sélectionnés pour les Mondiaux slovènes (9-13 octobre) au stade GermainComarmond à Bambous.

Les mots employés par Faez Clair, membre de la FMBFSDA, à une conférence de presse, le 20 septembre à l’hôtel St-George, PortLouis, sont forts et traduisent la colère de la fédération : «La FMBFSDA avait demandé au ministère des Sports des fonds pour que Mathieu Visenjoue aille aux Mondiaux de canne de combat à Prague et cela avait été accepté. Mais dès que ce jeune a été sacré champion du monde de canne de combat en fauteuil roulant, le ministère a dit qu’il ne reconnaissait pas cette discipline non-olympique (NdlR : la demande de la fédération au ministère d’intégrer l’athlète au High Level Scheme n’a pas été acceptée). Le ministère boycotte la boxe française savate et disciplines assimilées. Elle n’a pas donné à Mathieu Visenjoue ce qu’on lui doit !», dit le président des juges-arbitres de la fédération.

Kersley Visenjoue, entraîneur national des pratiquants de boxe française à Maurice et DTN de la discipline en Afrique, a, lui, expliqué que les sports dits non-olympiques ont des difficultés à trouver du financement. Pourtant, dit-il, les premiers champions du monde se trouvent parmi les pratiquants de sports nonolympiques comme Mario Bienvenu, entre autres, en 2002. «Nos athlètes ont toujours ramené des médailles. Dans le passé, Il y a eu des athlètes qui ont récolté l’or, mais qui ont dû emprunter pour faire le déplacement. Pour un sport non-olympique comme la boxe française, c’est difficile d’avoir un sponsor. Nous n’allons jamais en touristes. Malgré cela, il y a un manque de considération du ministère», déplore Kersley Visenjoue. Ce dernier a aussi critiqué le ministère des Sports de n’avoir rien fait pour remédier à un problème récurrent depuis un bon moment au stade Germain-Comarmond, Bambous, soit leur lieu d’entraînement sous les gradins. «Cela fait trois ans qu’il n’y a pas d’eau ni de toilettes là-bas. Les athlètes n’ont pas non plus de moyens de transport pour se rendre à Bambous. Ce traitement de deux poids, deux mesures doit cesser !», dénonce l’entraîneur national.

Guillaume Noël, trésorier de la fédération, n’a pas été tendre non plus envers le ministère des Sports. «Le ministère a accepté de donner Rs 200 000 pour les huit athlètes qui iront aux Mondiaux de Slovénie (NdlR : normalement, selon le trésorier de la FMBFSDA, le déplacement ainsi que le logement (comprenant le repas) des huit tireurs avoisinerait Rs 900 000). Cinq de ces athlètes sont du High Level (les vice-champions du monde 2023 Brian François-Fils et Kailash Bhantooa et les médaillés de bronze aux Mondiaux 2023 Sharon Clair, Olivier Lafleur et Adriana Geoffroy). On fera le maximum pour qu’ils partent. Mais que fera-t-on si on n’est pas entendu par le ministère? Nous demandons de nous venir en aide car nous ne pourrons continuer dans de telles conditions», affirme Guillaume Noël.

A moins que des sponsors privés viennent promptement en aide à la FMBFSDA, du moins pour ce qui est des athlètes qui feront le déplacement vers la Slovénie début octobre, la situation deviendra vraiment intolérable et inquiétante. «Les jours sont comptés et ce n’est vraiment pas facile», explique, d’un ton grave, Azfar Jhingut, vice-président de la FMBFSDA.