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Success story

Wensum restructure ses opérations et s’impose sur le marché britannique du costume de luxe

7 mars 2024, 18:37

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Wensum restructure ses opérations et s’impose sur le marché britannique du costume de luxe

Grand nom de la haute couture mauricienne, fournisseur de costumes de luxe, Wensum Ltd muscle ses opérations après sa reprise par Avinash Goburdhun en juin 2020. Cela, pour s’imposer sur le marché du costume de grand luxe en Grande-Bretagne, plus spécifiquement auprès des prestigieux magasins de Savile Row à Londres, dont la société est un fournisseur attitré.

Pour le moment, Avinash Goburdhun, directeur et principal actionnaire de Wensum, peut s’enorgueillir du chemin parcouru par sa société. Il la rachète de l’administrateur PwC suivant sa mise en administration et sur le point d’être liquidée par son propriétaire chinois d’alors, Wing Tai Holdings, en 2020, dans le sillage de la crise pandémique. «On a pu financièrement redresser l’entreprise en nous appuyant sur le savoir-faire des employés existants autour de la nouvelle ambition de Wensum, tout en rassurant la clientèle existante que ce serait toujours business as usual sous la nouvelle équipe de direction», souligne le patron de l’usine, située à La Brasserie à Curepipe.

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Exportant aujourd’hui 70 % de sa production vers la Grande-Bretagne, la différence allant en Asie et en Europe, l’entreprise s’appuie sur la qualité haut de gamme de ses costumes pour développer un marché niche nullement touché par la récession qui a gagné la GrandeBretagne le mois dernier, suivant le recul de son Produit intérieur brut (PIB) pendant deux trimestres consécutifs. «Nous avons une clientèle qui n’est nullement affectée par les effets de la récession. Nous avons la flexibilité et la capacité de produire tout au long de l’année avec des délais de livraison relativement courts et surtout avec une production de qualité qui se démarque de nos principaux concurrents, le Portugal, la Roumanie et l’Italie», soutient Avinash Goburdhun.

Contrairement à Maurice, où les exportations ne sont pas frappées de droits de douane sur le marché britannique, ajoute-til, ce n’est pas le cas pour ces pays, ce qui du coup rend forcément les produits moins compétitifs, même si le Managing Director de Wensum persiste à souligner que la compétitivité ne se joue pas au niveau de prix de vente mais de la qualité, par exemple, d’un costume fait sur mesure. D’un chiffre d’affaires de Rs 255 millions au 30 juin 2023, les revenus de Wensum ont progressé au fil des mois en s’appuyant sur sa production (voir hors texte). Celle-ci est passée aujourd’hui à 300 pièces par jour, dont 75 confectionnées sur mesure. Avec une main-d’œuvre de 330 personnes, dont 40 % sont des étrangers, Wensum ne compte pas augmenter son effectif, préférant consolider ses assises. Cela, d’autant plus qu’avec l’augmentation du salaire minimum couplée au nouveau barème de la compensation salariale en janvier, il faudra ajouter Rs 22 millions à la masse salariale. «Certes, ce sera une pression sur la trésorerie de l’entreprise mais la flexibilité de nos opérations nous permet d’y faire face sans avoir recours au dégraissage de notre personnel.»

Comme on peut s’y attendre, Wensum met le paquet pour fidéliser ses acheteurs internationaux, plus particulièrement ceux de Grande-Bretagne. «Nous fournissons 60 % des costumes de luxe exposés dans les magasins prisés de Savile Row, la rue de la haute couture de Londres. Nous habillons des clients venant du monde du showbiz portant de grandes marques internationales comme Grieves & Shaw, Saks V Avenue ou Richard James qui vient d’ouvrir un troisième magasin au coût de £ 2 millions. Il faut compter entre £ 6 000 et £ 7 000 pour un costume de ces magasins.» Avinash Goburdhun rappelle alors que le costume porté par le roi Charles III pour son couronnement portait la griffe de Wensum.

mode 23.JPG (Le magasin Wensum à La Brasserie, à Curepipe.)

Par ailleurs, Wensum compte exploiter d’autres opportunités d’affaires dans un souci de diversifier son réseau de vente à l’international. C’est la raison qui a dicté sa démarche, après l’accord de libre-échange (ALE) signé et entré en vigueur le 1er janvier 2019. Un nouveau marché pour cette société mauricienne qui exporte déjà depuis plus deux ans des costumes haut de gamme pour une valeur de plus de Rs 4 millions. Cet accord veut, selon lui, être une fenêtre d’opportunités pour les entreprises mauriciennes et il se dit fier d’avoir été le premier à en prendre avantage, ce qui est venu conforter ses employés.

En tant qu’entreprise familiale, Wensum n’oublie pas pour autant le marché local à travers son magasin d’usine, mais aussi au Mont-Choisy Mall, où sa palette de costumes de classe est exposée, avec d’autres points de vente dans le collimateur. Parallèlement, Avinash Goburdhun gère un portefeuille de clients sélects, comprenant des VIP, directeurs d’entreprises ou encore des cadres qui y viennent régulièrement pour s’habiller.

Un chiffre d’affaires estimé à Rs 350 millions pour juin 2024

Après un breakeven de Rs 106 millions sur 18 mois d’opération, suivant la reprise des activités en juin 2020, Wensum a poursuivi son redressement financier, réalisant un chiffre d’affaires de 152 millions en juin 2022 et de Rs 255 millions en juin dernier, soit une hausse de 67,5 %. Son rapport financier en date de 30 juin 2023 indique que 4 % de son chiffre d’affaires de 2023 provenait de ses ventes locales et la différence de ses opérations internationales. La société espère engranger des revenus de Rs 350 millions en juin prochain. Dans la foulée, on notera que le bénéfice net qui s’élevait à presque Rs 12 millions en 2022 a significativement augmenté pour passer à Rs 31 millions, tiré par une performance robuste.