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Manière de voir
Y’en a... Mare-chicose: Que faisaient les lanceurs d’alerte et les «chatwa» avant la déflagration?
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Y’en a... Mare-chicose: Que faisaient les lanceurs d’alerte et les «chatwa» avant la déflagration?
Au feu ! Le dépotoir saturé de Mare-Chicose occupe la une après la débandade électorale. 6 500 m2 ont été maîtrisés, mais il reste 35 600 m2 qui brûlent toujours. Même l’entrée est bouchée par des amoncellements de détritus. La solution passerait par l’installation de caméras thermiques capables de détecter tout départ de flamme.
On aurait dû forer des trous profonds pour que l’eau puisse y pénétrer. On aurait dû sensibiliser toute la population au tri des détritus. On aurait dû se procurer plus de machines à composter. On aurait dû prévoir plus d’entreprises de recyclage, car seuls 4 % des 500 000 tonnes annuelles sont recyclées. On aurait dû mieux combattre fumée et gaz toxiques. On aurait dû aret mars ek bekiy !
«Spin doctors»
Et si on comparaît ces négligences à ciel ouvert aux résultats des dernières élections? Il ne fallait pas être sorcier pour deviner qu’aux trois quarts du mandat du MSM écoulés, les vrais lanceurs d’alerte préviennent le PM que si on échappe à la poêle, on ne pourrait tomber que dans la... braise.
À Maurice, dès qu’un PM mène la danse, les carapates vont l’assiéger pour lui cirer les godasses. Mettons de côté les backbenchers. Mais les ministres, du plus grand au plus petit, se couchent devant le nouveau dieu et n’osent le contredire ou du moins l’avertir. Ils vont tous se... carapater après la cuisante défaite. Certains avaient même dû aller sur le terrain. Enn ti dife sa, alors que le petit peuple commençait à râler.
Ne pouvant se fier aux chiens couchants, le PM choisit d’exercer seul le pouvoir entouré seulement de son entourage immédiat et de quelques conseillers non-élus. Leur rôle, entre autres, serait d’émettre des mises en garde. Il semble qu’ils l’auraient mal conseillé, mais applaudi à toute nouvelle réalisation : métro, hausse des pensions, infrastructures... pas de pont avec Mare-Chicose et ses braises ?
Alors, feel-good factor aidant, comment ont réagi les proches et les plus fidèles ? Personne ne pouvait lui dire qu’il faisait fausse route, ne serait que dans le choix arbitraire des nominations. Tous lui conseillent de s’afficher chaque jour au JT de 19 h 30 et de ne louper aucune fête religieuse ou fonction à caractère communale. Ses lieutenants bien casés ne sont là que pour acclamer comme le peuple, selon leurs dires. Or, le feu couvait déjà comme à Mare-Chicose.
La pyramide
Sur notre décharge nationale, les responsables soumettent un douzième rapport en novembre 2022. En juillet dernier, grand incendie au dépotoir de Roche-Bois. Ce dernier n’est qu’un lieu de passage des détritus, dont le terminal est à Mare-Chicose. Rien d’alarmant de la part des lanceurs d’alerte alors que sur les lieux, la plateforme de collecte s’avère trop petite, les sous-traitants de déchets solides s’arrêtent en réclamant des sommes non-payées à hauteur de Rs 80 millions ; le dossier sur le compostage prend un gros retard.
Mais de telles brindilles n’entrent pas dans les grosses dépenses qui consolideraient la réputation du PM aux yeux des électeurs. Est aveugle celui qui ne veut pas voir ou qui se laisse berner par des courtisans nullement grisés par fumée et gaz. Le brasier échappe à un vrai contrôle et s’apparente au coût de la vie devenu insupportable pour les plus défavorisés.
Les responsables ou irresponsables trouvent une solution à hauteur des JO. Ériger une tour de détritus pendant que le GM croit toujours que la situation est sous contrôle maintenant qu’on dispose d’un mirador. Cette tour qui atteint vite 250 m va raccourcir le délai prescrit de huit semaines pour circonscrire cet incendie. Petit hic : les pompiers ne disposent pas d’échelle ou de tuyaux pouvant atteindre cette hauteur. À moins qu’elle penche comme celle de Pise.
Avec tous les pouvoirs en main, le PM et son gouvernement exercent une autorité pyramidale. Apparaît alors le mot «autocratie», jusqu’alors inconnu du grand public. À Mare-Chicose, on n’a qu’à jeter un peu de terre pour colmater le feu tout comme le cerbère doté d’un portevoix naturel mate le Parlement réduit au silence.
Mais dehors, la grogne des citoyens gagne villes et campagne, toutes communautés confondues. Les voix des garde-fous ne jouent pas leur rôle et restent sans... voix. Carpe diem ! Plus les flammes gagnent du terrain, plus les signaux d’alarme qu’émettent les citoyens de tous bords (et c’est nouveau) restent invisibles. Tout ça au nez et à la... moustache du pouvoir mal entouré et berné par de bruyantes assemblées transportées par plein d’autobus.
«Maler pena loder»
Au bout du compte, le gaz et la fumée finissent par gagner le sommet de la pyramide. Face à ce feu attisé, il dégaine ses dernières cartes comme le 14e mois ou une énième hause de la pension en roupies dépréciées. Ses lieutenants ne se réveillent que pour remplir certaines salles chauffées à.… l’orange. Il vaincra l’incendie grâce à l’arrivée inattendue d’un nouvel allié pour renforcer son électorat.
Mais il n’y a pas de fumée sans feu. C’est la déflagration et le sauve-qui-peut, même avant l’annonce officielle des résultats. Déjà, des braises ardentes assistent aux démissions en cascade dans beaucoup de domaines. Un audit est réclamé par le nouveau venu aux Finances pour découvrir que les chiffres qu’on lui soumet seraient faux. La faille dans l’économie ne ressemblerait plus à un trou, mais à un cratère. Rien de pire que la pyramide inversée.
À notre dépotoir, la décision aurait été prise d’avoir finalement recours à un bombardier d’eau qui éloignerait le spectre d’un vaste incendie avec gaz at fumée nocifs pour les poumons. Certains enfants des villages environnants souffrent déjà au niveau respiratoire mais, heureusement, les normes sont toujours respectées. Affaire à suivre.
Tout comme Mare-Chicose et l’avion bombardier d’eau, l’ancien pouvoir aura été bombardé par une escadrille de citoyens «enragés». Ils feront même voler en éclats au passage le communautarisme devenu, espérons-le, moribond. Les citoyens dans leur grande majorité ont vu où la flamme prend. Au nouveau pouvoir de savoir où elle s’arrêtera.
Petar inn fer fizet !
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