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Jeux paralympiques de Paris 2024

Yovanni Philippe, le héros de Beau-Bassin

6 septembre 2024, 20:30

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Yovanni Philippe, le héros de Beau-Bassin

Yovanni Philippe a réalisé une performance de maître mardi, au Stade de France, sur la finale du 400 m T20. Cette performance lui a valu une médaille de bronze, la première pour l’île Maurice et sa première médaille lors des Jeux paralympiques de Paris. À Beau-Bassin, lieu de résidence de Yovanni, tout le monde ne parle que de lui.

«Yovanni-la enn mari bon garson-sa. Li pase, li ale, li dir bonzour. Li manz ek so spor. Gagn so ti kas, ed so mama. Zame sa garson-la inn aban done. Mo bien fier zordi», déclare Mamode, âgé de 58 ans et propriétaire d’un garage dans la région. Chez lui, il reçoit tout le monde et depuis mardi, le sujet de conversation tourne autour de Yovanni. «C’est normal. Le gars a quand même créé l’exploit», confie ce dernier. En face, dans la rue Khodabacus, un petit groupe de femmes nous regardent discrètement. «Ayo zournalis. Zot pe rod nou star-la», disent-elles en rigolant. L’effet Yovanni semble avoir séduit petits et grands, sans exception. «Nou bien fier ou kone. Li enn fierte pou nou landrwa-sa ek pou pei», nous confie Rosida.

C’est à la tabagie Mantee, endroit bien fréquenté de la région, que nous nous rendrons. Ici, tout le monde vient s’approvisionner et Brinda, la propriétaire, a de bons souvenirs de Yovanni. «Mo konn li depi ki li tipti. Mo pa pe dir sa akoz linn gagn meday. Li enn bon garson terib», confie Brinda. «Je me souviens de lui tout petit ; il était malade. Il avait toujours l’habitude de venir acheter des roti-farata chez moi. Il n’aimait pas trop l’école, mais il avait une vision. Aujourd’hui, quand je vois la consécration, franchement, je n’ai pas de mots», continue cette dernière, les larmes aux yeux.

Yovanni Philippe où le calme règne. Pourtant, quelques jours de cela, c’était l’effervescence. Stéphanie Philippe, la mère de Yovanni, nous accueille le sourire aux lèvres. «Mo garson fini prevni mwa zot pou vini», nous dit-elle, qui s’est presque habituée à voir des journalistes défiler chez elle depuis l’exploit de son fils. Dans la maison, des photos et médailles de Yovanni sont accrochées au mur. C’est une maman fière qui nous accueille et se confie. «Mo pa ti panse li pou fer enn performans koumsa. Li ti dan seki nou appel koulwar nwar. Tou bann dimounn pe dir mwa si li ti dan enn lot koulwar li fer premie», nous confie Stéphanie Philippe. Elle se remémore des minutes avant le début de la course où elle parlait avec son fils au téléphone. «Je l’entendais au téléphone. Il me paraissait stressé. Je lui ai dit, Crois en toi, mon fils, et le reste suivra. Je suis fière de lui. Il a fait la fierté de l’île Maurice entière. C’est incroyable», nous confie Stéphanie, les larmes aux yeux. Elle attend le retour de Yovanni mercredi avec impatience. «Nou ti pe danse kan linn gagne. Nou bien kontan», confie Stéphanie Philippe.

Noemi Alphonse 3.jpg

Noemi Alphonse: Synonyme de fierté nationale

L’entraîneur de Noermi Alphonse, Jean-Marie Bhugeerathee, nous a confié, hier matin, que la para-athlète était déçue de sa course de la veille, mais qu’elle était en plein entraînement pour son autre course qui était prévue à 15 heures (heure de Maurice). «Il pleut, c’est difficile pour elle. Mais elle donne tout», a-t-il déclaré. La veille (mercredi) après sa performance, Jean- Marie Bhugeerathee avait exprimé sa fierté de Noemie Alphonse, en soutenant ne pas être «déçu d’elle malgré sa quatrième place» et qu’il était très fier que l’habitante de Sainte-Croix se soit battue jusqu’au bout. D’ajouter que la jeune femme saura rebondir. L’entraîneur a aussi fait un clin d’oeil à Brandy Perrine en indiquant que «médaille ou pas», il y a eu deux Mauriciennes qui ont représenté fièrement le quadricolore à l’international.

Si depuis mercredi, la principale concernée n’a pas fait de déclaration de sa participation aux Jeux paralympiques, étant prise par ses entraînements, en revanche après sa consécration au titre de championne du monde, elle avait dit : «Après avoir été vice-championne du monde l’an dernier, j’avais une revanche à prendre. Le moment était parfait pour le faire, les Jeux paralympiques étant à nos portes. Cette consécration est le fruit de neuf années d’entraînement. Je remercie mes parents, mes camarades d’entraînement, le ministère des Sports, toute l’équipe qui m’a soutenue, mon coach Jean-Marie Bhugeerathee qui a toujours cru en moi et qui me pousse à toujours me surpasser. Merci à tout le monde. Merci à l’île Maurice.»