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Médaillé paralympique

Yovanni Philippe : «Les yeux de la mama» Stéphanie

5 septembre 2024, 12:01

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Yovanni Philippe : «Les yeux de la mama» Stéphanie

Yovanni Philippe est la prunelle des yeux de sa mère, Stéphanie.

Non, ce n’est pas le titre de la chanson de Kendji Girac, mais presque. Elle a, en effet, encore les yeux émerveillés à l’évocation du nom de son fils, Yovanni. Elle, c’est Stéphanie Philippe. Son fils a marqué l’histoire mauricienne en décrochant la première médaille paralympique pour le pays, à Paris. Peu importe la couleur de la médaille, pour Stéphanie Philippe, ce triomphe est le fruit de sacrifices, de dévouement et de la persévérance de son fils.

La soirée du 3 septembre restera à jamais gravée dans la mémoire de la famille Philippe. Depuis le matin, ils ont été en contact avec Yovanni, qui s’apprêtait à prendre part à la finale du 400m T20, ressentant toute la pression qu’il subissait. Même à des kilomètres de lui, sa mère a passé cette journée à ses côtés. «Il faut savoir qu’il est passionné de sport depuis tout petit. Aujourd’hui, il a rendu la famille encore plus fière de lui», confie-t-elle, heureuse au plus haut point. «Il a obtenu la première médaille paralympique pour Maurice, je suis comblée pour lui.»

Stéphanie raconte qu’elle n’a cessé de l’encourager et de le soutenir tout au long de cette journée de finale. «À aucun moment, je ne lui ai mis la pression. Je lui ai dit de courir comme il sait le faire, et que quel que soit le résultat, je serai toujours fière de lui.» Elle ajoute que quelques minutes avant le départ de la course, il l’a appelée pour être réconforté. «Il m’a avoué qu’il redoutait ses adversaires car ils étaient tous très forts. Mais je lui ai dit de donner le meilleur de lui-même, en lui répétant que quoi qu’il arrive, je serai toujours fière de lui.»

Il est important de mentionner que les derniers 100 mètres de la course n’ont pas été retransmis à l’écran. Personne ne se doutait que Yovanni gagnait petit à petit du terrain sur ses adversaires. «Lorsque je ne le voyais plus à l’écran, j’étais très stressée. Je pensais qu’il avait perdu la course mais quand je l’ai vu revenir et franchir la ligne, ce fut un soulagement et une immense joie pour moi. Et j’ai été encore plus émue en l’entendant pleurer de joie au téléphone.»

Devenir un champion ne se fait pas en un jour ; cela demande des jours et des heures d’entraînement intensif. «Chaque jour, avant qu’il aille s’entraîner, nous discutons. Et une fois de retour, il me raconte ce qu’il a fait. Malgré les hauts et les bas, je ne l’ai jamais découragé dans ses ambitions. Je sais qu’il a une force mentale exceptionnelle.» Cette joie est également partagée par sa sœur Mélanie, même si elle admet qu’elle ne s’attendait pas à le voir monter sur le podium. «Nous avions peur pour lui mais quand je l’ai vu courir, j’ai senti qu’il ferait tout pour rendre sa famille fière, surtout notre maman. J’ai même tremblé en pensant qu’il devait ressentir la même chose.»

Elle décrit le lien unique qui unit son frère et leur mère. «Ils sont très proches.» Après deux ans d’entraînement acharné, Yovanni Philippe peut aujourd’hui être fier d’avoir placé Maurice sur la carte des Jeux paralympiques. Et il ne compte pas s’arrêter là. Son regard est déjà tourné vers les prochains Jeux de 2028 à Los Angeles.

yovani 2.jpg La famille Philippe était au grand complet, lundi, lors de la finale pour soutenir Yovanni, notamment ses soeurs Sinia et Mélanie, sa maman Stéphanie et ses cousines Inaaya Paulin et Naomie Minator.