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Enfants victimes d’abus
Zéro pointé pour la prise en charge
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Enfants victimes d’abus
Zéro pointé pour la prise en charge
De plus en plus d’enfants sont victimes de violence et d’abus, sexuels notamment, souvent perpétrés par des proches ou des parents. Encore plus alarmant : le sort réservé à ces enfants après les signalements. La Children’s Court ainsi que la Child Development Unit (CDU) se trouvent confrontées à un nombre croissant de dossiers en attente. Que deviennent ces enfants en attente d’une décision ? Dans de nombreux cas, ils continuent à vivre avec leurs agresseurs présumés, exposés à des risques constants, remettant ainsi en question leur sécurité.
Malgré les plaintes et les actions des autorités, ces enfants restent trop souvent coincés avec leurs agresseurs présumés, exposés à un danger constant. «Il y a des parents qui signalent ces cas mais préfèrent que leurs enfants restent avec eux. La CDU assure un suivi mais ne prend pas totalement en charge l’enfant», explique un officier. Dans d’autres cas, certains sont placés dans des abris temporaires, attendant des mois, voire des années, une décision de justice. Cette alternative met en lumière une crise urgente dans notre système de protection de l’enfance, soulignant l’incapacité des autorités à agir rapidement et efficacement pour garantir la sécurité de ces jeunes âmes vulnérables.
Les officiers de protection de l’enfance, témoins de ces drames quotidiens, se retrouvent souvent impuissants face à un système surchargé et mal financé. «Par manque d’alternatives, plusieurs enfants demeurent dans le même environnement toxique où ils ont subi des traumatismes. D’autre part, les refuges, censés être des lieux sûrs, se transforment parfois en purgatoires, où l’attente sans fin érode lentement l’espoir des enfants», déclarent-ils.
La situation de ces enfants dans les refuges est qui plus est souvent précaire. Les conditions de vie peuvent être difficiles, avec un manque d’intimité, de stabilité émotionnelle et d’éducation digne de ce nom. «Nous avons vu dans de nombreux cas des enfants qui sont privés non seulement de la sécurité physique, mais aussi de la sécurité émotionnelle et mentale dont ils ont désespérément besoin pour se remettre de leurs traumatismes», précise un officier.
Pour une magistrate, le manque de ressources pour gérer cette situation est également très préoccupant. «Au niveau du judiciaire, nous faisons de notre mieux pour que ces affaires soient traitées en urgence, surtout avec un tribunal spécialisé pour les enfants. Cependant, il y a des retards dans les procédures qui ne sont pas de notre ressort. À chaque moment, nous devons être prudents pour protéger les droits des enfants mineurs, ce qui retarde souvent les procédures», explique-t-elle. Elle souligne que ces dossiers sont traités avec beaucoup de confidentialité dans le but de protéger l’enfant. Notre interlocutrice plaide pour une réforme radicale du système afin de voir comment prendre en charge ces enfants. «Il est essentiel de comprendre que chaque moment passé dans l’attente est un moment volé à ces enfants. Chaque jour qui passe sans action concrète est une opportunité manquée de sauver un enfant de l’obscurité dans laquelle il est plongé. Il est temps que la société réponde à cet appel, en investissant non seulement des ressources financières, mais aussi une volonté politique solide pour réformer un système défaillant. L’urgence de la situation ne peut être ignorée.»
On plaide pour des mesures concrètes visant à accélérer les procédures judiciaires, à garantir la sécurité des enfants pendant cette attente et à renforcer les services de soutien pour les familles affectées. La Children’s Court joue un rôle central dans la protection des enfants victimes de violence et d’abus. «Un enfant qui a été victime d’abus ne peut continuer à vivre dans le même environnement ni se retrouver dans des endroits qui les traumatisent davantage. Au-delà du counseling, il faut un véritable service de soutien pour ces enfants et leurs familles», insistent des légistes.
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