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Présence d’algues à Mont-Choisy
À qui la faute ?
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Présence d’algues à Mont-Choisy
À qui la faute ?
Ce week-end a été marqué par un événement particulier : Une prolifération d’algues sur cette plage du nord de l’île. Si certains sont choqués par l’ampleur du phénomène, d’autres s’interrogent sur les raisons de cette multiplication. Vassen Kauppaymuthoo, ingénieur en environnement et océanographe, se dit préoccupé, d’autant plus que l’origine du problème demeure inconnue.
LE contraste frappant entre le vert des algues et le sable blanc aura surpris beaucoup de gens. Après la diffusion de photos montrant la plage de Mont-Choisy envahie ce dimanche par des algues, les réactions sont nombreuses. Pour certains internautes, ce phénomène est une manifestation de la nature reprenant ses droits. «La nature rappelle à l’humanité le mal qu’on lui inflige. Notre île s’épuise et étouffe», a écrit une jeune femme. D’autres accusent les agriculteurs d’utiliser des fertilisants en excès, tandis que certains évoquent le phénomène d’eutrophisation, un déséquilibre écologique causé par une augmentation des concentrations d’azote et de phosphore dans l’eau. En attendant d’en savoir plus, chacun y va de son hypothèse.
Vassen Kauppaymuthoo précise qu’il s’agit probablement d’un déséquilibre dans la qualité de l’eau. «Comme sur terre, les algues ont besoin de conditions favorables pour croître. Elles se nourrissent de nutriments tels que le nitrate, le phosphate et le potassium. Mais lorsque ces nutriments sont présents en excès dans l’eau de mer, cela entraîne une floraison d’algues.» Le phénomène observé à Mont-Choisy pourrait donc résulter d’une contamination par le nitrate et le phosphate. Ces algues, arrachées par les houles, se retrouvent ensuite sur la plage.
Mais d’où vient cette contamination ? Selon Vassen Kauppaymuthoo, plusieurs hypothèses sont envisageables : un problème lié au système d’assainissement, où les eaux usées domestiques s’infiltreraient dans le sol et finiraient dans le lagon, ou encore l’utilisation de fertilisants sur les pelouses, notamment à proximité du parcours de golf voisin, qui aurait favorisé cette prolifération d’algues.
La question a justement été posée à la Wastewater Management Authority (WMA) pour déterminer si son unité de traitement d’eaux usées pourrait être à l’origine du problème. «Il est important de préciser que l’unité de traitement située à Mont-Choisy ne rejette pas d’eau dans la mer. Cette eau est plutôt acheminée à la compagnie Mont-Choisy, qui l’utilise pour l’irrigation de son parcours de golf. Toutes les normes en vigueur sont rigoureusement respectées par la WMA.»
Depuis sa création en 2017, Mont-Choisy Le Golf s’engage dans une fertilisation durable en utilisant des méthodes qui sont contrôlées deux fois par an. «Nous employons des fertilisants foliaires, qui sont absorbés par les feuilles, ce qui permet de minimiser l’impact sur le sol. Tous les fertilisants sont appliqués conformément aux recommandations des experts et aux réglementations environnementales», déclare la direction de Mont-Choisy Le Golf.
Concernant les opérations de culture de canne à sucre du groupe, les recherches menées par le Mauritius Sugarcane Industry Research Institute en collaboration avec le Queensland Department of Natural Resources, le Bureau of Sugar Experiment Stations, Queensland et l’Australian Centre for International Agricultural Research n’ont révélé aucun impact significatif des fertilisants de canne à sucre sur les écosystèmes marins. Ces résultats ont été validés au niveau international, comme en témoignent les publications dans des revues scientifiques internationales avec comité de lecture. Si les fertilisants utilisés dans les champs de canne à sucre étaient responsables de ce phénomène, les algues seraient présentes sur toutes les côtes mauriciennes depuis des siècles.
Vassen Kauppaymuthoo espère que les autorités réagiront rapidement et procéderont à des analyses pour déterminer la cause de l’accumulation d’algues sur la plage de Mont-Choisy. Mont-Choisy Le Golf est également déterminé à collaborer avec des experts en environnement et les autorités locales pour enquêter sur les causes de la croissance des algues et trouver des solutions durables pour la communauté.
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