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Commémoration
Anjalay Coopen: une femme, tout un symbole
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Commémoration
Anjalay Coopen: une femme, tout un symbole
Ravisankar Rajagopal, artisan du Tamil Nadu, a réalisé la statue d’Anjalay Coopen dévoilée à Belle-Vue-Harel le 27 septembre.
Le 27 septembre, on commémorait la mort d’Anjalay Coopen, tuée par balle dans une propriété sucrière dans le nord de l’île alors qu’elle était enceinte de son premier enfant. À cette occasion, plusieurs personnalités ont effectué des dépôts de gerbes notamment à Port-Louis, mais aussi à Cottage, lieu où Anjalay Coopen et ses compagnons d’infortune, Kistnasamy Moonsamy et Marday Ponapen, ont été incinérés...
Pendant cet événement tragique qui a marqué les esprits, quatre ouvriers, dont Anjalay Coopen, ont été tués, devenant ainsi les martyrs du mouvement ouvrier mauricien. Anjalay Coopen, figure historique, est un symbole emblématique de la lutte du peuple mauricien pour ses droits humains contre la colonie britannique dans les années 1940.
Commençons par le début : le 13 septembre 1943, une grève majeure débute à l’usine sucrière de Belle-Vue-Harel ; elle dure plusieurs jours. Tout comme dans d’autres plantations de l’île, les ouvriers exigeaient une augmentation de salaire et de meilleures conditions de travail. Le 17 septembre, lors d’une réunion de la Commission de conciliation, le département du travail, qui soutenait les intérêts des planteurs mauriciens, a exercé une pression sur deux représentants ouvriers, Ramnarain et Jugdambee, pour qu’ils signent un accord mettant fin au conflit. Ces propositions ont été acceptées par les deux représentants sans consultation auprès des travailleurs.
‘Même après les tirs, de nombreux ouvriers protestataires sont restés fermes, faisant preuve d’une résistance déterminée contre leurs oppresseurs.’
Toutefois, les ouvriers en grève de Belle-Vue-Harel avaient rejeté l’accord et avaient décidé de poursuivre leur arrêt de travail. Le vendredi 24 septembre, les propriétaires de la plantation ont alors annoncé que les travailleurs qui ne respecteraient pas l’accord et ne mettraient pas fin à leur grève devraient quitter la plantation de sucre le mercredi 29 septembre. Malgré le délai, les ouvriers de Belle-Vue-Harel ont continué leur grève. Le lundi 27 septembre, ils ont organisé un rassemblement sur le site de la plantation elle-même.
Le même jour, au petit matin, le policier Thacanamootoo de la CID a été envoyé sur le site pour savoir ce que faisaient les ouvriers en grève. Il a été reconnu comme informateur de la police et a été agressé par un ouvrier. Plus d’une heure plus tard, Allan Bell, l’adjoint au commissaire de police, est arrivé et a décidé d’arrêter l’agresseur. À ce moment, selon les archives, les policiers ont débarqué avec plus de trois douzaines d’hommes au camp, où ils ont rencontré «une foule d’environ 300 hommes, femmes et enfants armés de bâtons et de pierres».
La police leur a ensuite ordonné de se disperser, ce qu’ils ont refusé de faire. L’agresseur de Thacanamootoo a été repéré, et alors que la police l’arrêtait, la foule est devenue hostile et a lancé des bâtons et des pierres sur les policiers. Les ouvriers se sont avancés vers les agents de police, qui étaient presque encerclés. Pris de panique, les policiers ont tiré 16 coups sur les ouvriers en grève, tuant trois d’entre eux, en blessant cinq par balle et 12 autres légèrement. Les noms des trois victimes : Kistnasamy Mooneesamy, Moonsamy Moonien et Soondrum Pavatdan, plus connue sous le nom d’Anjalay Coopen…
Neuf jours plus tard, un quatrième ouvrier, Marday Panapen, est décédé à l’hôpital Jeetoo des suites de ses blessures par balle. Même après les tirs, de nombreux ouvriers protestataires sont restés fermes, faisant preuve d’une résistance déterminée contre leurs oppresseurs, comme le rapportent toujours les archives. Le 27 septembre 1943 restera à jamais un jour de nobles sacrifices. «Ce jour-là, quatre ouvriers auparavant inconnus sont devenus une puissante source d’inspiration pour plus de trois générations de Mauriciens. Près de sept décennies plus tard, le martyre d’Anjalay demeure un symbole fort du sacrifice ultime que les courageux travailleurs mauriciens ont fait au début de l’histoire du mouvement ouvrier mauricien.»
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