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2011: la zone euro de sommets en crises (3/3)

26 décembre 2011, 00:00

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La crise dans la zone euro atteint son paroxysme en cet automne 2011. Plus encore que la Grèce, l''''Italie est alors au cœur de toutes les préoccupations: les investisseurs font grimper ses taux d''emprunts à des niveaux proches de la rupture. Aux yeux des "marchés" mais aussi des autres dirigeants européens, le problème a un nom: Silvio Berlusconi. Le président du Conseil ne leur inspire plus aucune confiance à force de promesses non tenues.

Le 8 novembre, le président du Conseil doit s''avouer vaincu après avoir déjoué pendant des mois toutes les tentatives visant à le renverser. Un vote à la Chambre des députés prouve qu''il ne dispose plus d''une majorité. Il est contraint de démissionner. L’économiste Mario Monti, ancien commissaire européen, est finalement désigné pour succéder à Silvio Berlusconi. Quelques jours après la Grèce, l''Italie se dote d''un gouvernement de techniciens non élus auxquels les parlementaires confient la responsabilité de mener une politique impopulaire.

La Belgique. Ce pays  vit une situation inverse. Depuis les élections législatives de juin 2010, le royaume belge n''a plus de gouvernement élu. Les partis flamands et wallons se déchirent sur une réforme des institutions et toutes les tentatives pour former une coalition échouent les unes après les autres. Face à cette impasse politique, l''agence Standard & Poor''s abaisse fin novembre la note de la Belgique. L''annonce fait l''effet d''un électrochoc. Quelques jours plus tard, un accord est trouvé entre six partis et un gouvernement est enfin formé.

La France : Malgré deux plans de rigueur annoncés en l''espace de moins de trois mois, les investisseurs doutent de la capacité du pays à respecter son plan de réduction des déficits et, surtout, à retrouver le chemin d''une croissance solide. La France est menacée de perdre sa note triple A, considérée comme le précieux sésame permettant d''emprunter aux meilleurs taux sur les marchés. Pour tenter de la conserver, Nicolas Sarkozy impose une stratégie: suivre l''exemple de l''Allemagne et se coordonner avec elle pour peser sur les choix européens.

Ses opposants y voient une capitulation face à l''Allemagne, qui reste ferme sur ses principes: participation du secteur privé au sauvetage de la Grèce, pas de création d''obligations européennes mutualisant la dette des pays de la zone euro et pas de sauvetage d''un Etat en difficulté par la BCE.Certains, tels le socialiste Arnaud Montebourg, accusent même Angela Merkel "d''imposer à la zone euro un ordre allemand" par "nationalisme" et de mener une "politique à la Bismarck".

Dans le reste de l''Europe, l''Allemagne et la France sont conjointement la cible de critiques, qui reprochent à Angela Merkel et Nicolas Sarkozy d''imposer leurs vues aux autres pays sous la forme d''un directoire baptisé "Merkozy".

Allemagne : En revanche, en Allemagne, nombreux sont ceux qui s''exaspèrent de voir Angela Merkel accepter de renflouer, via le FESF, des pays accusés de laxisme budgétaire et fermer les yeux sur les rachats de dette par la BCE. Président de la Bundesbank et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, Axel Weber claque la porte de l''institution européenne alors même qu''il était pressenti pour succéder au Français Jean-Claude Trichet à sa présidence. Quelques mois plus tard, c''est au tour de Jürgen Stark, économiste en chef et membre du directoire de la BCE, de manifester son désaccord en quittant prématurément ses fonctions.

Une grande réconciliation est entreprise début décembre lors d''un énième sommet. Tous les pays de l''UE acceptent un contrôle de leurs budgets par les institutions européennes, avec menace de sanctions à la clé en cas de déficits excessifs. Tous sauf un, la Grande-Bretagne, qui prend ainsi le risque de se mettre à l''écart de l''UE.

(FIN)

Sources : Reuters