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2011: vent de révolte dans les pays arabes (3/3)
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2011: vent de révolte dans les pays arabes (3/3)
De la Tunisie à la Syrie, de l''''Egypte à la Libye, un vent de révolte a balayé le monde arabe en 2011, chassé des dirigeants autocrates et modifié les équilibres géopolitiques. Retour en 3 volets sur un "printemps arabe" qui n''est pas le phénomène d''une saison. 3eme et dernière partie : Bahreïn, Maroc, Oman et la Palestine.
Bahreïn réprime, le Maroc réforme
A Bahreïn, des manifestants issus pour l''essentiel de la majorité chiite du pays rêvent pendant quelques semaines de faire de la place de la Perle à Manama une reproduction de la place Tahrir du Caire. Après un mois de manifestations, la famille régnante sunnite écrase la contestation en mars avec l''appui des forces saoudiennes et émiraties, appelées en renfort. Les condamnations à de lourdes peines de prison pleuvent. Elles sont dénoncées en novembre par une commission d''enquête pourtant formée par les autorités bahreïnies, qui sont en outre accusées de torture. Le régime promet de mettre en œuvre des réformes sur la base d''un dialogue national largement boycotté par l''opposition.
Le sultanat d''Oman a aussi été en février le théâtre de manifestations destinées à réclamer de meilleures conditions de travail et à dénoncer la corruption. Le sultan s''est engagé à créer des emplois et à investir dans les programmes sociaux et il a procédé à trois remaniements gouvernementaux.
Au Maroc, des manifestations dans plus de 50 villes rassemblent des milliers de personnes le 20 février. Le roi Mohammed VI réagit rapidement. Il s''engage dès le 9 mars à réformer la Constitution pour renforcer les pouvoirs du parlement, il présente ses propositions le 17 juin et les fait adopter par référendum deux semaines plus tard, avec 98,5% de "oui" selon les chiffres officiels. Le souverain chérifien avance ensuite la date des élections législatives de 10 mois.
A l''issue du scrutin du 25 novembre, pour lequel moins d''un électeur marocain sur deux s''est rendu aux urnes, les islamistes du Parti de la Justice et du Développement s''imposent et leur secrétaire général, Abdelilah Benkirane, est nommé Premier ministre.
Les Palestiniens se tournent vers l’ONU
Souvent présenté depuis plus d''un demi-siècle comme la source de tous les maux dans la région, le conflit israélo-palestinien est brusquement relégué au second plan par le "printemps arabe" en 2011. La donne a pourtant changé.
Le 27 avril, les deux grands mouvements palestiniens - le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza - scellent leur réconciliation. Surtout, constatant le blocage durable des négociations directes avec Israël, les Palestiniens décident de sortir de leur face-à-face avec l''Etat hébreu et les Etats-Unis afin de prendre l''ensemble de la communauté internationale à témoin.
Résistant aux pressions américaines, le président palestinien Mahmoud Abbas demande le 23 septembre aux Nations unies de reconnaître un Etat palestinien. Vouée à l''échec en raison du veto des Etats-Unis au Conseil de sécurité, cette initiative est vivement contestée par Israël, qui, tout en poursuivant sa colonisation de la Cisjordanie, affirme qu''un Etat palestinien ne peut accoucher que de négociations directes entre les deux parties.
Les Palestiniens remportent ensuite une victoire diplomatique en se faisant admettre à part entière au sein de l''Unesco le 31 octobre, ce qui entraîne la suspension par les Etats-Unis de leur contribution financière à cette agence onusienne.
Cet épisode a pour conséquence inattendue de révéler au grand jour l''exaspération de Nicolas Sarkozy et de Barack Obama à l''égard de Benjamin Netanyahu. Lors d''une conversation entre les présidents français et américain censée se dérouler à huis clos lors du sommet du G20 à Cannes, le premier traite le Premier ministre israélien de "menteur". Ce à quoi le second répond qu''il doit pour sa part "traiter avec lui encore plus souvent".
En coulisses, des négociations entre Israéliens et Palestiniens ont pourtant abouti cette année. Elles conduisent le 18 octobre à la libération du sergent franco-israélien Gilad Shalit après cinq ans de captivité entre les mains du Hamas, en échange d''un millier de détenus palestiniens.
Photo : Le président palestinien et le secrétaire général de l’ONU.
Source: Reuters.
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