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José Esteves : Un technophile à l’origine de Jemcall
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José Esteves : Un technophile à l’origine de Jemcall
Propulsé dans le secteur des télécommunications à 17 ans à peine, José Esteves voit sa carrière boostée grâce à l’Internet et à Napster. Installé à Maurice depuis 2010, il révolutionne aujourd’hui la téléphonie low cost.
Il y a quelques années, il s’improvisait Cupidon des temps modernes, avec la création du site web molamour.mu, site qui était venu bouleverser les esprits pudiques. Cette fois, ce sont les prestataires d’appels internationaux que José Esteves, patron d’Egallys Ltd, vient déranger, avec des tarifs de téléphonie très agressifs.
Ce passionné technophile, véritable entrepreneur, est venu dynamiser ce marché en lançant, il y a un mois et demi, Jemcall – société qui pratique des tarifs de téléphonie low cost. Mais ce n’est pas tout. José Esteves veut jouer dans la cour des grands et envisage de faire l’acquisition d’une licence de téléphonie mobile d’ici à deux ans. Va-t-on voir naître un cinquième opérateur de téléphonie mobile à Maurice ?
José Esteves a un parcours atypique, loin des diplômes académiques de la filière des télécommunications. Mais qu’à cela ne tienne : le Français a des talents innés qui ont transformé sa vie professionnelle dès l’âge de… 17 ans. «Déjà en seconde, soit à 16 ans, je m’intéressais au secteur de l’informatique et des télécommunications», raconte-t-il. Et une année après, la chance lui sourit.
Approché par Xavier Niel, aujourd’hui propriétaire à 63 % d’Iliad, maison mère de Free, il est appelé à développer son premier service de télécoms en SVI (services vocaux interactifs). «C’était analogique,le numérique n’existait pas encore», se souvient-il. Il devient le premier salarié d’Iliad, qui s’est métamorphosée en la première fortune française du numérique selon le classement Forbes. «Cette société pèse de nos jours 8 milliards d’euros», dit-il.
José Esteves va gravir les échelons. De dévelopeur, il devient Senior Developer, pour finalement occuper le fauteuil de directeur technique Télécom au sein d’Iliad. Et, dans le courant des années 90, les tout débuts d’Internet et de Napster vont donner un réel boost à sa carrière. «J’ai été le développeur de la première version téléphonie par box en France en 2000.»
Méthode « low cost »
Cependant, au bout de quinze années de services, Jose Esteves décidera de voler de ses propres ailes. «À 33 ans,j’étais à l’affût de nouveaux défis et je me suis séparé d’Iliad pour fonder ma propre société. C’était une entreprise de centre d’appels et de développement informatique axé sur le mobile (SMS/téléphonie)», soutient-il.
En 2010 lors d’un voyage touristique à Maurice, l’homme d’affaires tombe sous le charme de l’île et décide d’y poser ses valises. Sa société en France, il va la vendre pour financer ses nouveaux projets sur le sol mauricien. «Une société qui brassait un chiffre d’affaires annuel de 20 millions d’euros par an. Pourtant, à Maurice je ne savais pas encore quel pion placer sur l’échiquier entrepreneurial», raconte-t-il.
Il incorpore Egallys Ltd et tout va s’enchaîner. José Esteves crée le site molamour.mu, premier site de rencontres mauricien. Puis s’ensuit bizwee.mu, une plateforme marketing par SMS pour les corporate. Le pub par textos attire les entreprises locales.
«Ce type de marketing peut atteindre les 100 000 textos à l’heure, avec des résultats palpables alors que 80 % des textos sont lus en moins de 20 minutes», déclare l’entrepreneur. D’où l’intérêt des restaurants, des bars, des agences de voyages, des commerces, qui font souvent des promotions grand public ou fidélisent leurs clients.
Mais son dernier-né – les appels internationaux low cost– accroche sociétés et particuliers. Après avoir injecté Rs 25 millions, José Esteves défie toute concurrence. Il vient partager un marché des appels internationaux équivalant les 144 millions de minutes par an, selon l’ICTA.
«Nous sommes trois fois moins chers que nos concurrents. Le coût de l’appel vers l’Europe, normalement proposé à Rs 10,50 la minute, a été ramené par Jemcall à Rs 3,50 la minute », dit-il.
Comment a-t-il réussi ce tour de magie ? Une simple recherche sur Internet nous livre le secret. On peut acheter à moins de 2 centimes (d’euros) la minute. José Esteves, moins gourmand, a simplement réduit sa marge de profit pour hausser sa compétitivité. «Le tarif de Rs 10,50 la minute est indécent et injuste envers le client local», conclut-il.
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