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Cinquante millions pour raboter les quais de gares trop étroits

21 mai 2014, 16:00

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Cinquante millions pour raboter les quais de gares trop étroits
Le Canard enchaîné a révélé que la SNCF avait commandé des centaines de rames plus larges que les rames actuelles, mais que quelque 1.300 quais étaient trop étroits pour les accueillir. Les quais devront donc être "rabotés".
 
Le secrétaire d'Etat aux Transports, et plusieurs responsables politiques et syndicaux, ont dénoncé les dysfonctionnements d'un système ferroviaire où les fonctions de gestion (RFF) et d'utilisation des rails (SNCF) sont distinctes, et jugé que cette affaire justifiait la nécessité impérieuse d'une réforme ferroviaire vivement contestée par les syndicats.
 
Le président de RFF, Jacques Rapoport, a expliqué sur Europe 1 que la rapidité et le confort du transport, notamment l'accueil de personnes à mobilité réduite, nécessitaient des rames au "maximum du gabarit possible" et des adaptations en conséquence. "Ce n'est pas une boulette!", a-t-il assuré.
 
Les quais "ont 150 ans d'âge, les trains sont neufs : à chaque nouveau matériel roulant, il faut adapter l'infrastructure", a-t-il poursuivi.
 
"Cette modification va coûter 50 millions (...), soit 1% du coût du matériel roulant", a-t-il précisé, ajoutant que le budget annuel de RFF était de huit milliards d'euros.
 
"Ces dépenses sont financées dans le cadre normal du financement du réseau, assuré à la fois par la billetterie et les subventions", a indiqué le dirigeant, précisant que ces travaux n'auraient "aucun impact ni sur les voyageurs, ni sur le prix du billet, ni sur le contribuable".
 
Jacques Rapoport concède toutefois que le problème a été découvert "un peu tardivement".
 
"C'est la raison pour laquelle la séparation entre SNCF et RFF est en train d'être remise en cause", a-t-il rappelé.
 
REGROUPEMENT ENTRE SNCF ET RFF
 
L'UMP Gilles Carrez, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, a jugé sur Europe 1 juge urgent de "fusionner tout ça et [d']avoir un chef".
 
"Ce qui me choque, c'est qu'on le découvre en quelque sorte après coup, et ça c'est le résultat de la séparation, il y a une vingtaine d'années, entre ceux qui gèrent le réseau, RFF, et ceux qui exploitent le réseau, la SNCF", a-t-il dit.
 
Le projet de réforme ferroviaire, qui suscite de vives oppositions syndicales, doit être examiné en première lecture à l'Assemblée nationale en juin.
 
Dans la perspective de l'ouverture du secteur à la concurrence, le texte prévoit notamment la création d'un groupe public industriel intégré.
 
Il sera composé d'un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic) nommé "SNCF" et de deux Epic, "SNCF Réseau", le gestionnaire d’infrastructure - l’actuel Réseau ferré de France (RFF) - et "SNCF Mobilités", qui exploitera les trains. L'établissement mère sera dirigé par un directoire composé des présidents de SNCF réseau et SNCF Mobilités, nommés par l'Etat.
 
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a jugé le problème "affligeant".
 
"Il faut trouver les responsabilités pour voir que ça ne se reproduise pas", a-t-il dit sur RTL, rejetant toutefois l'idée de sanctions, que prône pour sa part Jean-Christophe Cambadélis.
 
Le premier secrétaire du Parti socialiste a évoqué sur i>Télé la démission des dirigeants de la SNCF et de RFF.
 
"La responsabilité des dirigeants est engagée", a-t-il estimé. "Je crois qu'il ne faut pas laisser passer ça. (...) Quand il y a une telle erreur qui coûte tellement d'argent, on en tire les conséquences", a dit Jean-Christophe Cambadélis.