Publicité

Les musulmans de France s'alarment de la "dérive djihadiste"

2 juin 2014, 15:17

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Les musulmans de France s'alarment de la "dérive djihadiste"

Des représentants des musulmans de France se sont alarmés lundi de la "dérive djihadiste" en France trois jours après l'arrestation d'un Français de 29 ans soupçonné d'être l'auteur de la fusillade du musée juif de Bruxelles.

 

Mehdi Nemmouche, qui s'est rendu en Syrie en décembre 2012 peu après sa sortie de prison, a été interpellé vendredi à Marseille en possession notamment d'une Kalachnikov et d'un revolver. Son profil ravive l'inquiétude de la communauté juive deux ans après l'affaire Mohamed Merah, un autre jeune Français tombé dans l'islam radical et auteur de la tuerie de Montauban et Toulouse visant l'armée et une école juive.

 

L'interpellation de Mehdi Nemmouche révèle "la gravité récurrente des actes terroristes djihadistes à caractère antisémite", estime Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris, s'alarmant de "cette dérive djihadiste".

 

"La répétition de ces actes inquiète les deux communautés, juive et musulmane, l’une, victime directe de ces attentats, l’autre, témoin impuissante devant la recrudescence de jeunes djihadistes recrutés en prison et rapidement endoctrinés tant sur le web que par les réseaux terroristes", ajoute-t-il dans un communiqué.

 

Pour le président de l'Union des mosquées de France (UMF), Mohammed Moussaoui, la tuerie de Bruxelles "vient entretenir la souffrance morale des musulmans de France face à l’instrumentalisation insupportable de leur religion par des extrémistes de tout bord".

 

Condamnant "avec la plus grande fermeté" la fusillade, l'UMF se dit préoccupée par ce phénomène de radicalisation qui "défigure l’image de l’islam et des musulmans" et appelle les responsables musulmans à organiser des états généraux contre le radicalisme religieux.

 

"Ces états généraux doivent mobiliser les imams et les aumôniers de France et permettre une réflexion profonde et sérieuse sur les causes et les mécanismes de ces dérives qui menacent notre vivre ensemble", souligne Mohammed Moussaoui, également président d'honneur du Conseil français du culte musulman (CFCM).