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Les Afghans votent pour élire leur président
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Les Afghans votent pour élire leur président
Le second tour de l'élection présidentielle s'est ouvert samedi en Afghanistan où les électeurs sont appelés à choisir un successeur à Hamid Karzaï qui occupe le pouvoir depuis la chute des taliban en 2001.
Le scrutin oppose l'ex-ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah, ancien conseiller d'Ahmad Shad Massoud, à Ashraf Ghani, anthropologue et économiste passé par la Banque mondiale.
Au premier tour, le 5 avril, Abdullah est arrivé en tête avec 45% des voix, Ghani en a obtenu 31,6%.
A Kaboul, les électeurs ne semblaient pas découragés par l'explosion de plusieurs roquettes tombées sur la capitale afghane où se formaient de longues files d'attente devant les bureaux de vote, ouverts à 07h00 (02h30 GMT).
"Le peuple afghan se relève toujours de ses cendres pour relever les défis. Aujourd'hui, il y a un défi à relever et nous allons saisir cette occasion", a déclaré Arash Yarmand, ingénieur, peu de temps avant de glisser son bulletin de vote dans l'urne.
"Il y a beaucoup d'attentes autour du nouveau gouvernement et nous espérons qu'il se montrera à la hauteur."
Car le successeur de Karzaï devra gérer le départ de l'essentiel des forces étrangères déployées en Afghanistan depuis la fin 2001.
Il y a aujourd'hui 33.000 soldats américains en Afghanistan, auxquels s'ajoutent les 17.000 militaires détachés par d'autres pays sous le drapeau de l'Isaf, la Force internationale d'assistance à la sécurité sous commandement de l'Otan, dont la mission arrivera à terme à la fin de l'année.
Au plus fort de la présence militaire américaine, en 2011, le contingent était de 100.000 hommes. Après le retrait programmé pour la fin de l'année, il ne devrait plus en rester que 9.800, chargés de former les forces afghanes et de mener des opérations de contre-terrorisme.
La plus grande inquiétude serait que le vote débouche sur un résultat serré susceptible de fournir au candidat battu un prétexte pour contester la régularité du scrutin. Dans le pire des cas, les fracture ethniques de l'Afghanistan risqueraient de se rouvrir.
Ahmad Youssouf Nouristani, qui dirige la Commission électorale indépendante (CEI), a cherché à rassurer les électeurs et les observateurs, en assurant que tout serait fait pour que le scrutin ne soit pas entaché d'irrégularités.
"Il y a une tolérance zéro pour la fraude et si le moindre membre du personnel électoral est surpris à aider un des candidats, il sera renvoyé sur-le-champ."
Outre le risque de fraude, la menace des taliban se dresse sur la route de la première transition démocratique de l'histoire afghane. Les observateurs s'attendent à ce que les insurgés, désormais au plus fort de leur traditionnelle "offensive d'été" - plus de 350 "incidents" ont été recensés dans la dernière semaine de mai -, fassent tout pour troubler le second tour.
"Le pays est en crise et seul un leader fort peut le sauver", a déclaré la parlementaire Shukria Barakazai.
"Tout le monde, jeunes, vieux, riches, pauvres, est venu voter malgré une météo déplorable et malgré les menaces pour voter en avril et nous espérons qu'il en sera de même cette fois-ci. Voilà l'esprit de l'Afghanistan."
Au premier, le taux de participation élevé, proche de 60% des inscrits, a été interprété comme un revers pour les taliban qui avaient promis de perturber son déroulement.
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