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L'Onu veut des réponses sur la destruction du Boeing malaisien
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L'Onu veut des réponses sur la destruction du Boeing malaisien
Le Conseil de sécurité des Nations unies a réclamé vendredi une enquête internationale sur la destruction d'un Boeing 777 de Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans une zone de conflit de l'est de l'Ukraine, faisant 298 morts.
L'Onu souhaite une enquête internationale "exhaustive, minutieuse et indépendante" et a appelé à un cessez-le-feu dans la région. Une trentaine d'observateurs et d'experts de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sont arrivés sur le site.
Le président américain Barack Obama a déclaré que l'avion de ligne, qui était parti d'Amsterdam et se dirigeait vers Kuala Lumpur, avait été abattu par un missile tiré d'un secteur contrôlé par les séparatistes pro-russes, qui sont en lutte contre le pouvoir central à Kiev. Il a de nouveau accusé la Russie de fournir les séparatistes pro-russes en armes lourdes et antiaériennes et appelé Moscou, Kiev et les insurgés à mettre en oeuvre immédiatement un cessez-le-feu.
L'Ukraine et les rebelles séparatistes se renvoient la responsabilité de cette catastrophe, qui n'a laissé aucun survivant.
Selon Kiev et Washington, l'avion a été abattu par un missile sol-air SA-11 de conception soviétique tiré avec l'aide de membres des services de renseignement russes. L'avion s'est écrasé à environ 40 km de la frontière russe, non loin de Donetsk, la capitale régionale et fief des rebelles séparatistes qui combattent les forces ukrainiennes depuis le début du mois d'avril et ont déjà abattu des avions militaires.
Les représentants de l'autoproclamée "République populaire" de Donetsk nient toute implication et rejettent la faute sur l'armée de l'air ukrainienne.
POUTINE APPELLE AU CESSEZ-LE-FEU
Moscou a également désigné l'armée de Kiev, expliquant avoir perçu une activité radar correspondant à un système de missile ukrainien au sud de Donetsk au moment où l'avion a été abattu, rapporte la presse russe.
Vladimir Poutine, qui parle d'une "tragédie", ne s'est pas prononcé sur l'origine du tir, estimant seulement que les autorités ukrainiennes sont indirectement responsables de la catastrophe par leur décision de relancer une offensive contre les insurgés après la trêve observée il y a deux semaines. Le président russe a lancé vendredi un appel à un nouveau cessez-le-feu et à l'ouverture de négociations de paix entre les parties.
Berlin a également appelé à une trêve afin d'assurer l'accès au site de la catastrophe à des experts.
"De nombreux éléments laissent penser que l'avion a été abattu", a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel. "Nous devons donc prendre les choses très au sérieux."
Le président ukrainien, Petro Porochenko, s'est entretenu avec la dirigeante allemande, le Premier ministre britannique, David Cameron, et avec Barack Obama pour les informer de l'arrivée des experts sur le site du crash et les inviter à se joindre à l'enquête. Des spécialistes du FBI et du bureau national américain de sécurité des transports (NTSB) se tiennent prêts à partir en Ukraine. L'accident a entraîné la mort d'au moins un Américain.
EXPERTS DE L'OSCE SUR LE SITE
Le président ukrainien a insisté sur la nécessité que les boîtes noires restent entre les mains des experts internationaux, selon son service de presse. Moscou a démenti vouloir les récupérer, comme l'en accusait Kiev. Les deux boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées par les services d'urgence ukrainiens, a fait savoir Kiev. Les séparatistes avaient annoncé jeudi soir en avoir récupéré une.
Les rebelles ont promis qu'ils assureraient aux experts de l'OSCE ainsi qu'à des experts de Kiev un déplacement en toute sécurité sur les lieux de l'accident. Mais l'OSCE a déclaré par la suite que ses observateurs ne disposaient pas de la liberté de mouvement nécessaire à leurs investigations et qu'ils n'avaient pas pu établir un couloir d'accès au site du crash, comme ils le souhaitaient.
Les autorités de Kiev affirment que l'armée n'avait déployé aucun missile antiaérien dans l'est de l'Ukraine en raison de l'absence de menace aérienne de la part des rebelles. Kiev dit également avoir enregistré une conversation entre membres des services secrets russes discutant d'un appareil de l'aviation civile abattu par des rebelles qui pourraient l'avoir pris pour un avion militaire ukrainien.
Mêlés aux débris de l'appareil, les corps des 283 passagers et 15 membres d'équipage sont éparpillés près de Hrabove, à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe et dans un rayon de plusieurs kilomètres. Cent quatre-vingt-deux corps avaient été retrouvés vendredi après-midi.
189 NÉERLANDAIS DÉCÉDÉS
Selon Malaysia Airlines, 189 ressortissants néerlandais se trouvaient à bord de l'appareil, pour lesquels une journée de deuil national a été décrétée aux Pays-Bas, ainsi que 29 Malaisiens, 27 Australiens, 12 Indonésiens, neuf Britanniques, quatre Allemands, quatre Belges, trois Philippins, un Canadien, un Néo-Zélandais, un Américain et trois passagers qui n'ont toujours pas pu être identifiés. Parmi les passagers se trouvaient certains des plus éminents experts du VIH, dont le professeur Joep Lange, qui se rendaient à une conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie.
L'ampleur de la catastrophe pourrait accélérer la résolution d'une crise ukrainienne qui a fait plusieurs centaines de morts depuis la chute du président pro-russe Viktor Ianoukovitch en février et l'annexion de la Crimée par la Russie, un mois plus tard.
Malaysia Airlines a déclaré que tous les systèmes du Boeing fonctionnaient normalement au moment de la disparition de l'appareil, vers 14h15 GMT jeudi, à une altitude de 33.000 pieds (environ 10.000 mètres), 1.000 pieds au-dessus de l'altitude minimale autorisée pour les vols commerciaux dans cette zone. A cette altitude, il était hors de portée des roquettes que les rebelles ont utilisées pour abattre des hélicoptères et d'autres appareils de l'armée ukrainienne volant plus bas, mais pas d'un missile SA-11.
Pour Malaysia Airlines, cette catastrophe s'ajoute à la mystérieuse disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin le 8 mars dernier avec 239 personnes à bord. "C'est un jour tragique et c'était déjà une année tragique pour la Malaisie", a déclaré le Premier ministre malaisien, Najib Razak.
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