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Des milliers de manifestants défilent pour Gaza, heurts à Paris
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Des milliers de manifestants défilent pour Gaza, heurts à Paris
Des milliers de personnes ont manifesté samedi dans plusieurs villes de France, y compris à Paris où le défilé était pourtant interdit, pour dénoncer l'offensive terrestre menée depuis jeudi par l'armée israélienne dans la bande de Gaza.
Des heurts ont éclaté dans le nord de la capitale quand les policiers ont voulu stopper le cortège. Quelques manifestants ont commencé à jeter des projectiles sur les CRS qui ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes.
Des heurts sporadiques se sont poursuivis en fin de journée dans le quartier de la Goutte d'Or. Des voitures ont été brûlées boulevard de la Chapelle, a constaté un photographe de Reuters. Quatorze personnes avaient été interpellées à 17h30, a indiqué la préfecture de police.
Des manifestations ont également eu lieu dans une quinzaine de villes de province, dont Marseille, Lille, Lyon, Nîmes, Strasbourg, Nantes et Montpellier.
L'interdiction de trois manifestations, à Paris, Sarcelles et Nice a suscité l'indignation des organisations pro-palestiniennes et d'une partie de la gauche reprochant au gouvernement d'être trop favorable à Israël. Bravant l'interdiction à Paris, 3.000 à 4.000 personnes se sont rassemblées en début d'après-midi à Paris devant le métro Barbès-Rochechouart aux cris de "Israël assassin, Hollande complice", a constaté un photographe de Reuters.
Des forces de police ont bloqué le boulevard de Magenta mais les manifestants, répondant notamment à l'appel du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), ont pris la direction du boulevard Barbès. Des affrontements ont éclaté quand la police a voulu bloquer le cortège qui se dirigeait vers le nord de la capitale. Du mobilier urbain a été vandalisé boulevard Barbès et des heurts se sont poursuivis en fin de journée dans les rues étroites de la Goutte d'Or.
Des policiers ont procédé à des tirs de flash-ball tandis que des manifestants leur jetaient des pierres et des bouteilles. D'autres pro-Palestiniens sont montés sur le toit d'un immeuble où ils ont brûlé des drapeaux israéliens, a rapporté Reuters TV.
"NOUS N'IMPORTONS PAS LE CONFLIT"
Le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, avait tenté de dissuader les manifestants de descendre dans la rue en prévenant que ceux qui défileraient prendraient "le risque d'être contrôlés, interpellés et remis à la justice".
A Marseille, plusieurs milliers de pro-Palestiniens se sont rassemblés sur le Vieux-Port, avant de manifester derrière une banderole proclamant "Solidarité Palestine". "Nous n'importons pas le conflit, mais rappelons ce qui devrait être les valeurs de la France", a dit un porte-parole du collectif en réponse à François Hollande. Le chef de l'Etat a invoqué des "risques pour l’ordre public" et le refus de voir le conflit s'importer en France pour justifier les interdictions.
Environ 1.500 personnes ont manifesté pour la Palestine à Strasbourg aux cris de "Israël assassin" et "Gaza résiste". Certains manifestants brandissent des drapeaux palestiniens surmonté d'un drapeau bleu-blanc-rouge.
Sept députés socialistes, dont Alexis Bachelay, Yann Galut, et Razzy Hammadi, se sont élevés contre l'interdiction de la manifestation parisienne. "Le seul camp que la France doit choisir, c'est celui de la paix. Aujourd'hui, nous refusons la décision trop hâtive du ministère de l'Intérieur et appelons le gouvernement français à lever rapidement cette interdiction de manifester", ont-ils déclaré dans un communiqué.
FABIUS DÉFEND LA POSITION DE L'EXÉCUTIF
"Si l’interdiction est confirmée, la France serait alors le premier pays à interdire ces manifestations", a également déploré Europe Ecologie/Les Verts (EELV).
En déplacement en Jordanie, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a réfuté que l'exécutif ait une position pro-israélienne, comme le dénoncent de nombreux manifestants. "La liberté de penser des choses différentes est entière en France, mais nous ne voulons pas que ça ait des conséquences négatives sur la sécurité de l'ensemble du territoire. Cela ne signifie en aucun cas que le gouvernement français prendrait position contre les Palestiniens", a-t-il dit à des journalistes. "La décision qui a été prise vise la sécurité de la population et pas les idées des uns ou des autres."
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait demandé aux préfets d'étudier les projets de manifestation au cas par cas. Il a justifié les mesures d'interdiction par les violences qui avaient éclaté dimanche dernier, le risque de contre-manifestations et le choix d'un samedi, jour où les lieux du culte juif sont très fréquentés.
Dimanche dernier, des incidents avaient éclaté devant deux synagogues, dont l’une située rue de la Roquette dans le 11e arrondissement parisien, à la fin d’une manifestation pro-palestinienne ayant rassemblé 7.000 personnes selon la police, 30.000 selon les organisateurs.
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