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Les boîtes noires du Boeing remises à la Malaisie

22 juillet 2014, 12:37

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Les boîtes noires du Boeing remises à la Malaisie

Les deux boîtes noires de l'avion de Malaysia Airlines abattu jeudi dernier dans l'est de l'Ukraine ont été remises aux experts malaisiens à Donetsk mardi et les corps d'une partie des victimes du crash sont en route vers les Pays-Bas, pays d'où étaient originaires le plus grand nombre de victimes.

 

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a précisé lors d'une conférence de presse lundi que 200 corps environ se trouvaient à bord d'un train réfrigéré qui a quitté Torez, en zone rebelle, lundi en fin d'après-midi, après un accord conclu entre le Premier ministre malaisien et les séparatistes pour la remise des corps aux autorités néerlandaises en vue de leur identification.

 

Le train a atteint dans un premier temps Donetsk, a annoncé Alexandre Borodaï, le chef rebelle qui a remis officiellement les boîtes noires aux autorités malaisiennes. Il poursuit sa route jusqu'à Kharkiv, dans une zone contrôlée par le gouvernement ukrainien. Les corps seront ensuite conduits jusqu'aux Pays-Bas à bord d'un avion de transport Hercule C130 de l'armée de l'air néerlandaise.

 

"Les voilà, les boîtes noires", a déclaré Alexandre Borodaï dans une pièce bondée de journalistes au siège de la République populaire de Donetsk (autoproclamée) alors qu'un rebelle armé plaçait les boîtes sur un bureau.

 

Le colonel Mohamed Sakri du Conseil de la sécurité nationale malaisienne a déclaré que les boîtes noires étaient "intactes" et "en bon état" bien qu'un peu "abîmées".

 

Rendre des comptes

 

Dans ce contexte d'amélioration de l'accès aux éléments du crash - les enquêteurs internationaux disent aussi constater un accès plus facile aux débris du Boeing 777 - les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se réunissent mardi au sujet des sanctions contre la Russie.

 

Malgré leurs discours de fermeté, ils ne devraient pas sanctionner la Russie au-delà d'une accélération des sanctions individuelles déjà décidées. Témoin de la difficulté pour les Vingt-Huit à adopter une position commune, la France et le Royaume-Uni se sont affrontés verbalement à propos de la décision de Paris de poursuivre ses livraisons de bâtiments de guerre à la Russie.

 

Aux Nations unies, le Conseil de sécurité a adopté lundi à l'unanimité une résolution condamnant la destruction du Boeing et exigeant que les groupes armés permettent un "accès sécurisé, total et sans restriction" au site où l'appareil s'est écrasé.

 

La résolution 2166, à l'initiative de l'Australie, dont 28 ressortissants ont trouvé la mort dans le Boeing de Malaysia, réclame aussi que les responsables de cette catastrophe qui a fait 298 morts "rendent des comptes" et appelle tous les Etats à coopérer pleinement à la recherche des responsabilités.

 

"Nous devons aux victimes et à leurs familles de déterminer ce qui s'est passé et qui est responsable", a déclaré la ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop, qui avait fait le déplacement à New York.

 

Barack Obama, qui pousse l'Europe a réagir de manière plus sévère contre Moscou, a invité lundi son homologue russe Vladimir Poutine à se détourner de son soutien aux séparatistes et à oeuvrer "sérieusement" à la fin des hostilités en Ukraine.

 

"Que cherchent-ils à cacher ?", a lancé le président américain en parlant des rebelles qui ont bloqué l'accès au site de la catastrophe à plusieurs reprises.

 

Sans entrave

 

La Russie a mis au défi lundi Washington et Kiev de prouver leurs accusations contre les rebelles pro-russes et Moscou et a affirmé qu'un chasseur de l'armée de l'air ukrainienne avait volé à moins de cinq kilomètres de l'avion de ligne le jour de la catastrophe.

 

L'ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, Samantha Power, a répliqué en affirmant que "si la Russie croyait vraiment que l'Ukraine est impliquée dans la destruction du vol 17, le président Poutine aurait demandé aux séparatistes d'en préserver à tout prix les preuves".

 

Les inspecteurs européens, qui avaient raconté avoir été empêchés d'accéder au site lors de leur arrivée vendredi, ont fait dire via leur porte-parole qu'ils avaient accédé sans entrave au site lundi.

 

Trois Néerlandais d'une équipe d'identification des victimes ont pu inspecter le stockage des corps dans des wagons réfrigérés.

 

Peter van Vliet s'est dit impressionné par le travail effectué par les équipes de secours, compte tenu de la chaleur et de l'étendue du site du crash.

 

Pendant ce temps, à une soixantaine de kilomètre du site, les combats faisaient rage à Donetsk. Le gouvernement ukrainien a démenti l'envoi de l'armée régulière dans le centre de la ville, prise par les séparatistes pro-russes en avril, mais indiqué que de petits groupe pro-ukrainiens "auto-organisés" combattaient les rebelles dans la ville.

 

Quatre personnes ont été tuées dans les combats, selon les services de santé. Le commandant militaire de rebelles, Igor Strelkov a dit sur sa page Facebook que 12 de ses hommes étaient morts dans les combats lundi.