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Enquête après l’usurpation d’identité d’un élu sur Twitter
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Enquête après l’usurpation d’identité d’un élu sur Twitter
Des réquisitions ont été faites par la gendarmerie auprès de Twitter pour identifier l'auteur d'une usurpation d'identité au préjudice d'un élu local victime d'un faux message à connotation raciste qui a enflammé les réseaux sociaux.
Sous la photo d'un enfant ensanglanté entouré de médecins, prise semble-t-il lors du conflit israélo-palestinien mais sans être authentifiée, l'avatar @JacquesRenaud49, du nom de l'adjoint au maire de Montreuil-Juigné (Maine-et-Loire), s'était demandé s'il s'agissait de "viande halal".
"L'adjoint au maire Jacques Renaud tient à affirmer qu'il n'a pas tenu les propos ignobles qui lui sont attribués sur Twitter", indique la commune sur son site internet.
"N'utilisant pas ce genre de technologies, il condamne avec la plus grande fermeté cette usurpation d'identité. Une plainte vient d'être déposée en ce sens auprès de la gendarmerie."
Le procureur adjoint au parquet d'Angers Philippe Mélia a déclaré jeudi à Reuters que la version de l'élu était tout à fait plausible.
"Les gendarmes ont donc fait des réquisitions auprès de Twitter aux Etats-Unis pour connaître le détenteur de ce compte. On ne sait pas combien de temps ça peut prendre, on n'a pas trop l'habitude de ce genre de procédures", a-t-il dit.
L'auteur des faits risque jusqu'à cinq ans de prison, son tweet en lui-même pouvant être assimilé au second délit de "provocation à la haine en raison de la race ou de la religion".
La commune de Montreuil-Juigné n'a pour sa part pas porté plainte, n'étant pas directement visée par le tweet.
"Il y a malgré tout une sorte d'assimilation: la mairie elle-même a reçu des appels et des mails de gens indignés, voire agressifs", souligne le procureur adjoint.
Le compte @JacquesRenaud49, qui a été supprimé mercredi soir, reprenait une photo de l'élu prise sur le site internet de la mairie. Ses éléments de biographie étaient en partie erronés, mais n'ont pas éveillé pour autant les soupçons des internautes.
Plus de 35.000 d'entre eux avaient ainsi "aimé" en 48 heures la page "Jacques Renaud doit être viré" ouverte sur Facebook. Plusieurs personnalités politiques s'en étaient également pris à l'adjoint au maire de Montreuil-Juigné sur Twitter, comme les députés Sergio Coronado (EE-LV) ou Yann Galut (PS).
"Abject tweet de Jacques Renaud...comment peut on avoir aussi peu d'humanité...#dégout #Islamophobie #Gaza", avait écrit le second.
Une pétition en ligne réclamant la démission de l'élu local, qui avait dépassé les 4.000 signatures, était jeudi "suspendue le temps de l'enquête", selon ses initiateurs.
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