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La trêve à Gaza n'aura duré que quelques heures

1 août 2014, 18:58

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La trêve à Gaza n'aura duré que quelques heures
L'artillerie et les blindés israéliens ont ouvert le feu dans ce secteur du sud du territoire côtier moins de deux heures après l'entrée en vigueur de la trêve. Ces bombardements ont été déclenchés en riposte à l'attaque par des combattants du Hamas de soldats israéliens qui poursuivaient la recherche des tunnels.
 
Le bilan de plus de 50 morts palestiniens près de Rafah a été communiqué par les services médicaux de Gaza, qui font également état de 220 blessés.
 
L'armée israélienne, qui a indiqué qu'un de ses soldats avait probablement été capturé dans les affrontements de Rafah, a proclamé la fin de la trêve moins de six heures après son entrée en vigueur.
 
"Oui, nous poursuivons nos opérations sur le terrain", a répondu le lieutenant-colonel Peter Lerner prié de dire lors d'une conférence de presse téléphonique si la trêve était terminée.
 
Il a précisé qu'une heure et demie après le début de la trêve, alors que des familles palestiniennes reprenaient le chemin de leurs maisons, des soldats de Tsahal qui cherchaient à localiser des tunnels ont été attaqués dans le sud du territoire palestinien.
 
"Des terroristes ont surgi de dessous la terre. L'un au moins était un kamikaze qui a fait sauter la charge qu'il transportait. Il y a eu un échange de tirs", a poursuivi le lieutenant-colonel Lerner, qui a fait état de deux soldats israéliens tués.
 
UN OFFICIER ISRAÉLIEN ENLEVÉ
 
"Selon les premières informations, un soldat a été enlevé par les terroristes", a-t-il ajouté. Il s'agirait du lieutenant Hadar Goldin, 23 ans.
 
Le porte-parole de la Maison blanche Josh Earnest a condamné sur CNN cette "violation barbare de l'accord de cessez-le-feu" par le Hamas et a demandé la libération du militaire israélien enlevé.
 
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est entretenu au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de l'évolution de la situation, a ajouté Josh Earnest.
 
Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, a accusé Israël de vouloir tromper l'opinion publique internationale et de chercher à dissimuler "le massacre commis à Rafah".
 
Un membre du cabinet de Benjamin Netanyahu avait accusé un peu plus tôt dans la matinée le Hamas et d'autres factions combattantes palestiniennes de "violations flagrantes" de la trêve humanitaire.
 
Les sirènes ont retenti à plusieurs reprises dans le sud d'Israël, signalant de nouvelles salves de roquettes en provenance du territoire palestinien. D'après l'état-major des Forces israéliennes de défense, huit roquettes ou obus de mortier ont été tirés à partir de Gaza. Un projectile a été détruit par le système antiaérien "Dôme de fer", les sept autres ont atterri dans des zones inhabitées.
 
Entré en vigueur à 08h00 (05h00 GMT), au 25e jour de conflit, le cessez-le-feu de trois jours, annoncé jeudi soir par le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et le secrétaire d'Etat américain John Kerry dans un communiqué commun, devait permettre l'ouverture au Caire de négociations sur une trêve durable.
 
DÉTRUIRE LES TUNNELS
 
"Nous exhortons toutes les parties à agir avec retenue jusqu'à l'entrée en vigueur de ce cessez-le-feu humanitaire et à pleinement respecter leurs engagements pendant le cessez-le-feu", ont déclaré Ban Ki-moon et John Kerry dans leur communiqué. "Ce cessez-le-feu est capital pour offrir à des civils innocents un répit indispensable", ont-ils dit.
 
La trêve devait être la plus longue depuis le début de l'opération israélienne le 8 juillet, dont le bilan, côté palestinien, est désormais d'au moins 1.509 morts auxquels s'ajoutent quelque 7.000 blessés.
 
L'armée israélienne, qui a lancé une phase terrestre le 17 juillet, fait état pour sa part de 63 soldats tués et 400 blessés. Trois civils, dont un travailleur immigré thaïlandais, ont perdu la vie dans des tirs de roquette ou des attaques au mortier.
 
Quelques heures avant l'annonce du cessez-le-feu, Benjamin Netanyahu, réagissant aux inquiétudes de plus en plus vives de la communauté internationale face au nombre grandissant de victimes civiles, avait dit qu'Israël était déterminé à détruire la totalité des tunnels creusés par les groupes palestiniens sous la frontière de la bande de Gaza, "qu'il y ait ou non un cessez-le-feu".
 
Le texte de Ban Ki-moon et John Kerry précisait que les "forces sur le terrain resteront en place" pendant la trêve, ce qui impliquait que l'armée israélienne ne se retirerait pas et pourrait continuer ses opérations contre les tunnels.
 
Dans l'intervalle, des délégations israélienne et palestinienne devaient se rendre au Caire pour des négociations séparées en vue d'un arrêt plus durable des hostilités.
 
Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a dénoncé la passivité de la communauté internationale face au "crime de guerre" que constitue à ses yeux l'offensive israélienne en cours dans la bande de Gaza.
 
"La communauté internationale observe en silence ce qui se passe dans la région, reste indifférente à ce qui se passe, comme si cela ne la concernait pas. Ce silence ne peut avoir aucune justification", a dit le monarque wahhabite dans un message lu en son nom à la télévision.