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Retrait israélien et trêve à Gaza après un mois de conflit
5 août 2014, 19:55
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Retrait israélien et trêve à Gaza après un mois de conflit
Quelques minutes avant le début officiel de cette trêve à 08h00 (05h00 GMT, 07h00 en France), le Hamas a tiré une salve de roquettes de longue portée, la qualifiant de vengeance pour les "massacres" commis par Israël.
Les sirènes d'alerte ont retenti dans le sud d'Israël et jusqu'aux abords de Jérusalem. Aucune victime n'a été signalée.
L'infanterie et les unités blindées de Tsahal avaient entamé leur retrait de l'enclave côtière avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu. L'armée israélienne a estimé que sa mission était accomplie après la destruction de 32 tunnels et plusieurs dizaines de puits d'accès utilisés par les groupes armés palestiniens.
Ces destructions étaient l'un des principaux objectifs de son opération baptisée "Bordure protectrice" lancée le 8 juillet.
Les troupes et les chars ayant participé à l'opération vont être "redéployés dans des positions défensives à l'extérieur de la bande de Gaza et resteront dans une position défensive", a commenté le lieutenant-colonel Peter Lerner, porte-parole de Tsahal.
De son côté, Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas qui administre la bande de Gaza, a jugé que l'offensive israélienne constituait un "échec à cent pour cent".
Plusieurs tentatives précédentes de cessez-le-feu ont échoué depuis le début de l'offensive, qui a coûté la vie à 1.867 Palestiniens, majoritairement des civils, selon les services de santé de Gaza, et fait des centaines de milliers de déplacés. Israël a perdu 64 soldats ainsi que trois civils.
Mark Regev, porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré qu'Israël respecterait le cessez-le-feu tel qu'il a été convenu et négocié via les Egyptiens.
L'Etat hébreu a décidé d'envoyer des émissaires au Caire avant de négocier une cessation durable des hostilités durant cette trêve. Le Hamas et le Djihad islamique ont déjà dépêché des représentants dans la capitale égyptienne.
DÉMILITARISATION
S'exprimant à l'antenne de la radio de l'armée, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Yuval Steinitz, a rappelé que, pour le moment, "il n'y a aucun accord". "Comme nous l'avons déjà dit, le calme répondra au calme", a-t-il déclaré.
A Washington, le département d'Etat a salué cette trêve, engageant les belligérants à "la respecter pleinement", ajoutant que les Etats-Unis poursuivraient leurs efforts en vue d'obtenir une "solution de long terme durable et viable".
Les pourparlers s'annoncent difficiles entre deux camps aux exigences totalement opposées, chacun refusant à l'autre toute légitimité. Le Hamas rejette l'existence d'Israël, qu'il se promet d'anéantir, tandis que l'Etat hébreu considère le mouvement islamiste comme une organisation terroriste.
Les Palestiniens réclament un retrait des forces israéliennes de Gaza, la fin du blocus israélo-égyptien sur l'enclave et la libération des prisonniers arrêtés en juin durant la traque en Cisjordanie par Israël des assassins de trois adolescents israéliens.
Benjamin Netanyahu exige de son côté le désarmement du Hamas et la démilitarisation de la bande côtière, demandes jusqu'ici rejetées par les islamistes, qui ont tiré plus de 3.300 roquettes ou obus de mortier en direction d'Israël au cours du mois écoulé.
"Pour Israël, la question la plus importante est celle de la démilitarisation. Nous devons empêcher le Hamas de se réarmer, nous devons démilitariser la bande de Gaza", a déclaré Mark Regev à Reuters TV.
RECONSTRUCTION
Peter Lerner a annoncé que l'armée israélienne avait achevé au cours de la nuit de lundi à mardi la destruction du dernier des 32 tunnels creusés par le Hamas dans la bande de Gaza afin de mener des incursions transfrontalières en Israël.
"Aujourd'hui, nous avons éradiqué cette menace", a dit le porte-parole de l'armée israélienne.
Des responsables israéliens préviennent toutefois que certains tunnels pourraient avoir échappé à la vigilance de l'armée, qui pourrait ainsi être amenée à frapper de nouveau.
L'Egypte s'est déjà posée plusieurs fois en médiatrice pour faire cesser les combats dans la bande de Gaza mais cette fois, l'hostilité affichée du pouvoir militaire égyptien envers le Hamas, proche des Frères musulmans, a compliqué la donne.
Peu d'incidents ont été signalés au cours de la nuit. Deux roquettes tirées sur la ville israélienne d'Ashkelon ont été interceptées sans faire de blessés.
Outre les pertes humaines, le conflit coûte cher aux deux camps. Les besoins en reconstruction de la bande de Gaza sont évalués à 6 milliards de dollars tandis que la chute des revenus touristiques a fait perdre à Israël plusieurs centaines de millions de dollars.
Dans le nord de la bande de Gaza, des Palestiniens ont commencé mardi à revenir avec prudence dans leurs villes dévastées. Une colonne de déplacés est ainsi entrée péniblement à Beit Hanoun à bord de charrettes tirées par des ânes.
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